PEDRO ABRUNHOSA A L’OLYMPIA
30 avril @ 20:30 - 23:00
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On peut dire que, dès le départ, Pedro Abrunhosa a choisi le chemin le plus difficile. C’est ce que l’on constate quand on sait que, contrairement à l’habituel, son histoire publique ne commence pas par un groupe de garage – au début, il a fréquenté le Conservatoire. Il n’a pas commencé à se faire connaître grâce à la musique légère pour s’aventurer ensuite vers des projets plus osés. Il a fait le contraire : à 16 ans, il étudie l’Analyse, la Composition et l’Histoire de la musique, avec Álvaro Salazar et Jorge Peixinho, à l’École de Musique de Porto. Par la suite, au Conservatoire, il étudie la Composition avec Cândido Lima et est invité à faire partie du Groupe de musique contemporaine de Madrid, du compositeur Enrique X. Macias, avec lequel il participe à des spectacles en Espagne et au Portugal.
Il aborde la musique par la voie érudite. Et quand il arrive au jazz, il joue du jazz en érudit. En 1984, il part à étudier à Madrid avec le contrebassiste Todd Coolman et les musiciens Joe Hunt, Wallace Rooney, Gerry Nyewood et Steve Brown. Et par la suite, avec Adriano Aguiar et Alejandro Erlich Oliva, ses maîtres de la contrebasse. Ce sont les années jazz. Il participe alors à des séminaires internationaux, forme des groupes, joue dans des orchestres et réalise des tournées. Il collabore avec de grands noms comme Paul Motion, Bill Frisell, Joe Lovano, David Liebman, Billy Hart. Il enseigne la contrebasse à l’école du Hot Club de Lisbonne et réalise et produit le programme « Até Jazz », au Radio club de Porto. Il fonde ensuite l’École de Jazz de Porto et le « Cool Jazz Orchestra », qui deviendra par la suite « Pedro Abrunhosa e a Máquina do Som » (Pedro Abrunhosa et la machine du son), qui interprète des thèmes originaux.
L’étape suivante du voyage, c’est le groupe Os Bandemónio et l’album qu’il a intitulé« Viagens » (Voyages), édité en 1994. Un disque de rock plein de jazz et de vie. Pedro Abrunhosa a toujours voyagé. À travers les divers continents de la musique, comme de par le monde, avec une 4L d’occasion ou en stop avec un sac à dos. Contrairement à beaucoup d’autres musiciens, son parcours musical a été du plus complexe au plus simple, vers l’épuration du langage, en visant l’essence des choses. Il arrive au rock avec un sac à dos plein d’histoire et de rigueur. L’album « Viagens » est devenu triple disque de platine, avec plus de 140 mille exemplaires vendus. Pedro Abrunhosa se présente finalement au rendez-vous qui semblait avoir été marqué depuis longtemps avec le grand public. Il a quelque chose à dire et il est entendu.
Ce pacte avec les foules ne s’est jamais plus brisé. En 1995, il lance le maxi single « F » et, en 1996, l’album « Tempo » (Temps), dont 80 mille exemplaires se vendent en une semaine. Il est devenu quadruple disque de platine, avec plus de 180 mille albums vendus. En 1999, il lance « Silêncio » (Silence) et en 2002 « Momento » (Moment), respectivement disque de platine et double disque de platine. Le triple album « Palco » (Scène), édité en 2003 et qui contient des enregistrements de concerts en direct, se vend à plus de 70 mille exemplaires et « Intimidade » (Intimité), le DVD édité en 2005 et enregistré en direct lors de l’inauguration de la Maison de la Musique de Porto, connaît un autre immense succès, malgré la crise. En 2007, il édite l’album « Luz » (Lumière).
2010 est un tournant. Il réunit « Comité Caviar », se joint au producteur João Bessa et lance l’album « Longe » (Loin), qui est double disque platine. Des chansons comme « Fazer o que Ainda não Foi feito » (Faire ce qui n’a pas encore été fait), « Não Desistas de Mim » (Ne renonce pas à moi), « Pode o Céu Ser Tão Longe » (Est-il possible que le ciel soit aussi loin), viennent se joindre à tous les autres hymnes, légendes et adages, auxquels Pedro Abrunhosa nous a depuis toujours habitués. Pendant toute cette période, il parcourt le pays du Nord au Sud, en faisant salle comble à tous les spectacles et en laissant derrière lui une traînée de plus de 100 concerts, tous uniques, tous inoubliables, en passant aussi par le Brésil, l’Angola, l’Espagne et la France.
En décembre 2013, le 7e disque de Pedro Abrunhosa, « Contramão » (Contresens) est édité. Onze nouvelles chansons, qui comprennent « Toma Conta de Mim » (Prends soin de moi) et « Voámos em Contramão » (On a volé à contresens).
« Pour moi, un Disque est de plus en plus un Livre, une narrative continue d’histoires désunies qui se réunissent dans la Musique que j’écris, histoires de personnages, parfois tourmentées, parfois heureuses, de sentiments de perte ou de conquête, qui sont, en somme, communes à beaucoup d’entre nous. Je parle de moi à travers les voix des autres et je me transpose dans les autres en utilisant ma propre voix. J’ai cherché au fil du temps, et je dirais, presque depuis que je me connais en tant que Musicien, à améliorer la simplicité de ce qui me fascine réellement : écrire des Chansons. Ce qui arrive maintenant, c’est juste çà. Ma vie, transformée en paroles et harmonie. Si vous me rencontrez dans ce travail, j’aurai rempli ma mission et je prendrai la route avec mon prochain disque dans les entrailles. »
Les paroles sont de Pedro Abrunhosa qui a compté une fois encore sur João Bessa pour la production et sur les musiciens de « Comité Caviar », qui l’accompagnent depuis son dernier disque en studio. « Contramão » (Contresens) a été enregistré aux Boom Studios et Abrunhosa a invité le chanteur de fado Camané et le chanteur de flamenco catalan Duquende.
Camané, que l’on ne présente plus, est l’un des fadistes les plus géniaux de sa génération. À propos de Duquende, Paco de Lucia a dit : « À Barcelone, vous avez un monstre, Duquende, qui a la magie du chant, l’inspiration et la technique ». Avec une carrière déjà longue (son premier disque date de 1988), Duquende affiche à son palmarès de grandes collaborations avec des noms renommés du flamenco, tels que Juan Carmona, Juan Gómez, Paco de Lucia et Vicente Amigo. Faire un duo avec un chanteur de flamenco et, en particulier, avec Duquende, était pour Pedro Abrunhosa, un rêve ancien qui devenait réalité. En plus de « Comité Caviar », le « Saint Dominic Choir » (choeur de Gospel dirigé par João Castro) et le « Quatuor à cordes de Matosinhos » (dirigé par Pedro Moreira) ont également participé aux enregistrements du disque.
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