La chanteuse Celeste Rodrigues, la soeur cadette d’Amalia Rodrigues, est décédée aujourd’hui à l’âge de 95 ans, a annoncé son petit-fils Diogo Varela Silva sur sa page Facebook.
“C’est le coeur lourd que je vous annonce le départ de notre Celeste (…) aujourd’hui elle a quitté une vie pleine de ce qu’elle voulait et rêvait”.
Née le 14 mars 1923 à Fundão, Celeste Rodrigues a été l’une des premières fadistas à chanter dans le monde entier. Au cours de sa carrière, elle s’est produite dans les plus grandes salles, comme le Carnegie Hall de New York, le Concertgebouw d’Amsterdam ou La Cité de la Musique à Paris. À 95 ans passés, elle se produisait encore dans les maisons et restaurants de fado de Lisbonne, où est né ce genre musical. La doyenne du fado devait faire en 2019 une grande tournée internationale pour fêter ses 75 ans de carrière, dont un retour très attendu en France, au Grand Rex, le temps d’une représentation exceptionnelle.
Elle faisait toujours l’objet de comparaisons avec sa soeur. “Etre la soeur d’une diva ne m’a jamais fait de l’ombre. Au contraire. Je suis sa plus grande admiratrice. Elle avait tout ce dont un artiste peut rêver”, affirmait-elle lors d’un entretien avec l’AFP en 2007, ajoutant qu’Amalia avait eu davantage de succès car “elle chantait beaucoup mieux tout simplement.
Trois ans plus jeune qu’Amalia, morte en 1999 et dont la dépouille repose au Panthéon national, Celeste faisait également partie du mythe du fado, devenu la musique emblématique de tout un peuple et la voix du Portugal dans le monde (le fado est inscrit au patrimoine immatériel de l’Unesco).
Le fado chante le chagrin, la nostalgie et la fatalité. L’émotion et l’expressivité des interprétations de Celeste Rodrigues ont fait d’elle une véritable icône.