LA CAMPAGNE DE RUSSIE
Le chemin sera long jusqu’à Moscou, et jusqu’à la finale de la Coupe du Monde de football. Il risque d’être semé d’embûches et de passages tortueux. Ce voyage en Russie ne sera pas de tout repos. Cela ressemble plus à une campagne militaire qu’à une excursion touristique entre amis. Pour aller jusqu’au bout, il faudra franchir de hautes montagnes et traverser des abîmes. Les bookmakers ne donnent pas cher de notre peau. L’étoile décrochée deux ans en arrière lors de l’Euro en terre française n’a pas de valeur à leurs yeux. D’ailleurs, tout ce qui provient du Portugal semble terne et dénué de valeur. La Seleção das Quinas ne sera jamais assez belle aux yeux des experts du football. D’ailleurs, la campagne de matraquage médiatique a déjà commencé.
Oui, pour remporter la Coupe du Monde, il faudra battre tous les monstres sacrés du football que sont l’Espagne, l’Argentine, le Brésil, la France et l’Allemagne. Oui, il faudra aller jusqu’au bout de nos forces, et même au delà de nos limites physiques et mentales. Oui, il faudra mourir sur le terrain. Négliger la valeur de l’équipe portugaise, c’est oublier bien vite que ce groupe a déjà fait ses preuves il n’y a pas si longtemps. La victoire lors de l’Euro n’est pas le fruit du hasard, de la chance ou d’une quelconque tricherie. C’est l’aboutissement d’un effort collectif hors du commun. C’est le résultat du don de soi et du dépassement dont on fait preuve tous les joueurs portugais. Ce n’est qu’une juste récompense pour tout un peuple qui a depuis longtemps inscrit le football en lettres d’or dans sa Culture et dans son ADN. Oui, la campagne de Russie risque d’être explosive et donnera probablement lieu à de dures batailles. Mais sachez que ce groupe rajeuni et déterminé, réuni autour de l’ingénieur en chef, a le talent, la force et l’unité nécessaires pour faire déjouer tous les pronostics.
SUBLIME ET INTENSE
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Le premier match entre le Portugal et l’Espagne a tenu toutes ses promesses. Il faut avouer que l’affiche entre le champion du monde 2010 – champion d’Europe 2012 et le champion d’Europe 2016 était plutôt alléchante. Ce fut un match d’anthologie. L’un de ceux, plutôt rares, dont on aime se rappeler longtemps après, tant ils marquent notre mémoire d’images et d’émotions indélébiles. L’Espagne a montré son plus beau visage. Un jeu brillant, alléchant, et bien huilé, fait de passes et d’une maîtrise technique hors du commun. Un milieu de terrain de luxe composé de joueurs très talentueux. C’est la balle qui courre et non les joueurs. Tout un art inscrit désormais dans la culture espagnole. Face à cette équipe sublime, il y avait un géant : Cristiano Ronaldo. Auteur des trois buts portugais, le natif de Madère a éclaboussé la partie de tout son talent. Le troisième but, sur coup-franc, est un chef d’œuvre. Les images du visage concentré de Cristiano Ronaldo ont fait le tour du Monde. La terre s’est arrêtée de tourner l’espace d’un instant. Quelques secondes qui ont duré une éternité. Complètement en apnée, nous avons retenu notre souffle pendant que le joueur préparait minutieusement son tir. Puis, le ballon a quitté le sol après avoir été frappé par un pied aussi souple que celui d’un danseur étoile. Il a suivi une trajectoire hors de portée du mur espagnol. Il a tourné, tourné, tourné et est allé se loger dans la lucarne. La terre s’est remise à tourner. Et le monde entier a applaudi cette œuvre magistrale. Oui, il y a un patron dans ce Mondial. Il est portugais et il s’appelle Cristiano Ronaldo.
DU FOOTBALL DÉGUEULASSE AU FOOTBALL MOCHE, LA SÉLECTION PORTUGAISE A FAIT DES PROGRÈS
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Il y a deux ans, pendant l’Euro, le football portugais avait été qualifié de « dégueulasse » par certains journalistes sportifs. Cette attaque verbale avait soulevé une montagne de contestations de la part de la diaspora portugaise de France, et même un peu partout dans le monde, avant que la sélection das quinas ne soulève finalement le précieux trophée au Stade de France. Le Mondial vient à peine de commencer que déjà quelques critiques se font entendre d’ici delà à l’encontre de l’équipe portugaise. Avant, notre jeu était dégueulasse, maintenant il est moche. Je trouve qu’il y a du progrès. C’est vrai que le premier match contre l’Espagne a été sublime, intense et spectaculaire, de par le nombre de buts marqués et grâce à la performance extraordinaire de Cristiano Ronaldo, qui a réussi à arracher un match nul à la toute fin du match après avoir marqué un but magnifique sur coup franc.
Après une deuxième rencontre très disputée remportée 1 à 0 contre une équipe du Maroc valeureuse, puissante et talentueuse, qui risquait d’être éliminée de cette compétition en cas de défaite, les critiques ont fait leur grand retour. Voilà maintenant que le Portugal joue moche et que l’équipe ne vaut rien sans leur sauveur Cristiano Ronaldo qui a inscrit son quatrième but en deux matchs. Elle pratique un jeu minimaliste et elle ne doit sa première victoire qu’aux erreurs d’arbitrage. D’ailleurs, il parait que l’arbitre de la rencontre a demandé son maillot à Cristiano Ronaldo.
Messieurs les experts du football, laissez notre équipe tranquille. Laissez-la prendre son envol et montrer, match après match, qu’elle est capable de voler très très haut…
LES PLUS BEAUX BUTS DE LA COUPE DU MONDE
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Le Portugal s’est qualifié pour les huitièmes de finale de la Coupe du Monde après avoir concédé un match nul face à l’Iran. Les deux entraineurs portugais qui s’affrontaient dans une partie d’échecs insoutenable se sont finalement quittés bons amis, après tout de même une bonne petite engueulade à la fin du match. Le professeur Carlos Queiroz a montré, en transposant sa science du football à la meilleure équipe d’Asie, qu’il n’était pas étranger à la montée en puissance du football portugais de ces vingt dernières années.
Le Portugal est accusé de pratiquer un football moche et minimaliste, un football de laboratoire basé uniquement sur les résultats. N’empêche que Cristiano Ronaldo et Ricardo Quaresma ont marqué deux des plus beaux buts du tournoi : un coup franc magistral face à l’Espagne par le meilleur joueur du monde et un but de l’extérieur du pied, une trivela, signé par le magicien du ballon rond.
MERCI PORTUGAL
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Finalement, notre route se termine en huitièmes de finale. L’objectif minimum que l’équipe portugaise s’était fixé dans cette coupe du monde en terre russe a été atteint. Nos joueurs se sont battus comme des lions, mais cela n’a pas suffit pour battre l’Uruguay et pour aller plus loin. Au football, la règle est simple. Le vainqueur est celui qui marque le plus de buts. Les joueurs sud-américains ont fait preuve d’une discipline de fer et il aura suffit de peu d’occasions à ses deux grands attaquants pour faire la différence.
Cette compétition nous laisse un goût amer, celui d’un rêve qui n’a pu se réaliser. Maintenant, il faut se remettre au travail. Nous avons des jeunes joueurs très talentueux qui vont continuer de grandir. L’équipe doit renforcer les secteurs qui lui ont fait défaut, et faire en sorte qu’il y ait un passage de témoins entre les générations. Il faut se serrer les coudes et croire dans nos chances. Notre heure viendra.
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