Domingos Alvão est l’un des plus grands photographes portugais de tous les temps. Il a traversé trois régimes politiques (royauté, république et Estado Novo) sans que son art n’en soit affecté, bien au contraire. A la fin du XIXe siècle, il a dirigé l’École Pratique de Photographie du « Photo-Velo Club » au n.º 120 de la Rue de Santa Catarina, à Porto, à côté du fameux Café Majestic, réputé pour l’ambiance très culturelle qui y règne et pour son style architectural Art Nouveau. C’est à cet endroit qu’il s’est installé comme photographe en 1903, puis qu’il a fondé sa société quelques années après .
Très apprécié pour sa capacité à faire la symbiose entre un cadre pictural et un document ethnographique naturaliste, Domingos Alvão a été plusieurs fois récompensé entre 1914 et 1936.
Il a été le photographe officiel de grandes entreprises mais aussi celui de l’Etat portugais. Son oeuvre a été publiée dans les revues de l’époque, comme Illustração Portugueza ou a Gazeta das Aldeias. Son travail le plus important est sans doute « Portugal », édité en 1934. L’année suivante, il a été nommé Commandeur de l’Ordre Militaire du Christ, soit l’une des distinctions les plus hautes attribuées par l’état portugais.
D’une façon générale, la photographie est un témoignage sur le monde, une qualité qui est très bien exprimée dans ses photoreportages sur la crue du Douro en 1909 (« Cheia do Douro » ) et sur l’Exposition Coloniale en 1934 (« Exposição Colonial »).
Domingos Alvão avait une façon toute particulière d’appréhender le monde : il cherchait à transmettre des sensations de repos, de calme et de paix. Pour arriver à cela, il avait recours à un processus de création photographique basé sur la lumière et la pose. Dans une interview au Mundo, en 1913, Domingos Alvão parle de sa technique : “Mes photos sont le fruit d’une longue préparation. Je me promène, je trouve un paysage qui me plait, un visage agréable et je pose mon trépied. Ensuite, suivant le critère artistique adopté, je dispose le personnage, en essayant de le conjuguer le plus harmonieusement possible avec le décor, puis j’appuie sur le bouton”. Et c’est de cette conjugaison harmonieuse entre la lumière et la pose que résultent ces clichés qualifiés par la critique d’authentiques portraits psychologiques. Des photographies nettes, avec une palette de gris très riche, d’innombrables tonalités et de subtiles variations de tons. Alvão contrôle l’image photographique afin d’obtenir exactement ce qu’il avait visualisé dans sa tête. En d’autres mots, chaque photographie est un travail autonome en tant qu’objet d’expression artistique, mais qui prend tout son sens lorsqu’elle fait partie d’un groupe thématique.
D’après :
fotojornalismo13.wordpress.com/2014/01/17/domingos-alvao-2/
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