Le Forum des images à Paris nous propose une soirée documentaire qui aura lieu le 6 octobre, au cours de laquelle sera projeté en avant-première le film LE CHANT D’UNE ÎLE (RABO DE PEIXE), de Joaquim Pinto et Nuno Leonel.
Rabo de Peixe, petit village des Açores où la pêche artisanale a longtemps constitué la principale activité économique, est en difficulté. Pedro, jeune patron de pêche, ne s’en sort plus. Il doit aussi faire face aux périls inhérents à la vie des travailleurs de la mer. Ce film tourné sur plus d’une année, entre 1999 et 2001, raconte sa détermination, et celle de son équipage, à rester libres.
Il y a quinze ans, Joaquim Pinto et son compagnon Nuno Leonel séjournent à plusieurs reprises dans un petit port de pêche des Açores appelé « Queue de poisson ». Leur rencontre avec Pedro, beau-fils d’un ami et pêcheur comme lui, marque en effet le début d’une longue amitié qui entraîne les cinéastes en mer, en quête de morue (mangée localement) ou d’espadon (réservé à l’exportation). Le remontage et le commentaire entièrement inédit de ce métrage du passé confère à Rabo de Peixe une tonalité singulière, d’autant que le port a été depuis remplacé par un vaste complexe portuaire financé par l’UE. Si les réalisateurs se tiennent cependant à l’écart de toute nostalgie, c’est parce que les racines qu’ils ont développées au cours du film sur l’île sont encore vivaces. Car ce documentaire sur un mode de vie rude et dangereux est aussi l’histoire d’un attachement croissant du couple à la fratrie de Pedro et à la petite communauté. Chronique des expéditions de pêche et des fêtes locales, le film dégage la dimension mythologique du cru (un novice, « Preto » – le beau ténébreux –, serait le fils de Zeus et d’un dauphin…) en même temps qu’il témoigne d’une menace liée à la surpêche internationale, à la veille de l’entrée en vigueur de l’euro. Les jeunes pêcheurs ne sont ni arc-boutés sur des techniques ancestrales, ni pressés de se mettre à jour à tout prix. Ainsi, quand Pedro est momentanément interdit de pêche car il doit repasser sa licence, il se contente d’aller voir son nouveau bateau le soir, sans partir en mer. Il se conforme à cette rigueur administrative sans pour autant sembler contraint. « Les pêcheurs ont toujours été libres ».
(www.docsurgrandecran.fr)

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