Contrairement à ce qui est dit dans le fado Prece, mon père n’est pas mort au Portugal. Ce rêve qu’il avait, au début, comme tous les émigrés portugais de retourner au pays pour y finir ses jours, ne s’est pas réalisé pour lui. C’est pourquoi j’ai voulu lui rendre hommage à travers le livre « MON PÈRE CE HÉROS – PETITE HISTOIRE DE L’IMMIGRATION PORTUGAISE », en racontant brièvement cet épisode dramatique de l’immigration portugaise, notre épopée familiale, la vie au Portugal avant que mon père ne fasse le premier la traversée des deux frontières, son arrivée dans le bidonville du Franc-Moisin à Saint-Denis, l’arrivée de sa femme et de ses enfants, et ce en m’appuyant sur des éléments historiques et autobiographiques. Pour décrire de façon plus réaliste nos conditions de vie dans le bidonville, j’ai imaginé le contenu qu’auraient pu avoir les nombreuses lettres que mes parents se sont écrites à cette époque-là, ou qu’ils auraient pu écrire à la famille, et qui ont voyagé entre la France et le Portugal, dans les deux sens, remplies de larmes, d’espoir et de retenue. Par pudeur, par peur de décevoir, parce qu’ils avaient honte, les gens ne racontaient pas toute la vérité. Peut-être aussi parce que la vérité était trop dure à entendre.
J’ai également rassemblé dans ce livre (et dans la playlist youtube du livre ci-dessus) quelques extraits de chansons portugaises traduites en français qui ont pour thèmes la soif de liberté, l’émigration, la souffrance de l’exil et la saudade.