Cindy, pourquoi avoir choisi Shina comme nom de scène ?
Shina est le surnom que m’a donné ma maman depuis toute petite, elle me donnait des petits surnoms qui commençaient tous par Chin : « China », « Chinela », « Chinoca »…etc…Quand il s’est agit d’enregistrer mon premier album avec mon équipe nous réfléchissions à un nom de scène court, facile à retenir car nous trouvions tous que Cindy Peixoto était un peu long. Shina est rapidement devenu évident, nous avons simplement changé le C par un S.
De quelle région du Portugal êtes-vous originaire ?
Je suis originaire do Minho, de la ville de Póvoa de Lanhoso appartenant au district de Braga.
C’est une région que j’aime beaucoup et où je trouve mes sources mais également mes ressources. J’ai besoin d’y retourner dès que possible, me promener dans les rues et dans la forêt de « pinheiros » près de la maison familiale.
Je suis attachée et proche de ma famille avec laquelle je ne passe pas toujours le temps que je souhaiterai mais les moments que nous partageons sont intenses et très riches !
Comment est né en vous cette passion pour la chanson ? Quelles sont vos références artistiques ?Pourquoi chanter du fado, un retour aux sources ?
La passion du Fado est venue toute seule. J’ai coutume de dire que le Fado m’a frappé à la porte et m’a choisi. Je n’étais pas forcément « pré-destinée » à chanter du Fado, je suis originaire de la région du Minho et en France je suis née en Alsace ce n’est pas forcément très propice au Fado.
Par hasard un consul m’a un soir demandé de chanter quelques fados pour une célébration du 10 juin. Je me suis essayée et à partir de ce moment là je n’ai eu de cesse que d’écouter, d’apprendre et forcément chanter…Je me suis également plongée dans les quartiers berceaux du Fado à Lisbonne, flânant dans les rues où le Fado est roi.
Ma plus grande référence est la Grande Amalia Rodrigues, non seulement par sa voix incroyable et sa manière d’interpréter les Fados mais aussi par les innombrables poèmes que cette grande dame a écrit. Sa vie, son parcours m’impressionnent et j’ai un profond respect pour sa carrière.
Ensuite tous les fadistes sont pour moi des sources d’inspiration, car chacun quelque soit sa voix, son timbre raconte une histoire et me touche profondément. Mais j’apprécie également les compositeurs qui sont l’essence du Fado et qui mettent en musique, je pense en particulier à Frederico Valério, Alain Oulmann, Carlos Gonçalves, Mario Pacheco…etc…
Chanter le Fado ne s’apprend pas, je ne crois pas chanter du Fado mais je le vivre. Je crois que le Fado est un réel retour aux sources mais j’ai le sentiment de n’avoir jamais vraiment quitté mes sources, je les vis juste plus intensément depuis que je chante le Fado.
Je vous ai écouté au gala du Lusojornal. Vous avez chanté entre autres « l’hymne à l’amour » de Edith Piaf, accompagnée à la guitare portugaise. j’ai adoré et j’adhère complètement au fait de mélanger fado et chanson française, car je trouve mois aussi qu’il existe des passerelles entre les deux.
Pourquoi chantez-vous le fado en français ?
Le Fado en français est pour moi naturel pour plusieurs raisons.
En effet je porte en moi cette double culture, cette double nationalité, et forcément les deux langues. J’ai été bercée par la culture portugaise mais à la maison mon papa avait un tourne-disques et une énorme collections de 45 et de 33 Tours en français et en allemand (rires….), et avec mon frère nous passions nos après-midis à chanter de vieilles chansons françaises. Du coup je n’ai pas d’effort à faire, j’adore chanter en français autant qu’en portugais, une fois encore il est difficile de choisir entre l’une ou l’autre langue.
Quels sont vos sources d’inspiration, comment choisissez-vous vos textes ?
Ce que je chante doit forcément me raconter une histoire.
Je vis intensément chaque Fado, quand je chante un Fado je deviens le personnage de la chanson du coup il faut que je ressente les paroles mais aussi la musique. Parfois en sortant de scène je suis épuisée d’avoir tellement « vécu » les chansons, mais c’est la plus belle fatigue que je connaisse.
J’ai remarqué que vous étiez toujours entourée par des guitaristes de renommée internationale. C’est important cette recherche de la qualité musicale ?
La qualité musicale passe par la qualité des musiciens, c’est essentiel.
Le Fado a une couleur, et chacun d’entre nous doit savoir exactement ce qu’il a à faire. Etre musicien ou chanteur est un métier qui demande beaucoup de rigueur et de travail. Cette rigueur ne s’obtient qu’avec les meilleurs musiciens, mais c’est aussi un pont que nous créons entre le Portugal et la France.
Une fois le rideau de la scène abaissé et le concert terminé nous devenons une vraie petite famille et partageons des moments amicaux qui resserrent les liens.
Je veux donner le meilleur au public et présenter un concert le plus qualitatif possible. Je suis très exigeante avec moi-même mais aussi avec mon équipe, non pas pour moi mais pour le public. Je veux représenter mon pays d’origine, ma langue d’origine à travers le Fado.
Quels sont vos projets actuels (disques, concerts…)
Il y a beaucoup de choses en cours mais c’est encore un peu secret….
Mais 2015 promet de très beaux moments…
Musicalement,
Shina
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