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FOOTBALL

LOIN DU PORTUGAL, LA DOULEUR EST PLUS GRANDE

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Ce qui distingue les mots DÉSESPOIR et ESPOIR, c’est le mot DÉS.
Dés comme hasard et chance, et comme malchance. Parfois il faut savoir saisir sa chance, il faut se battre jusqu’à la dernière seconde, jusqu’au dernier coup de sifflet de l’arbitre. Les joueurs portugais oublient parfois qu’ils représentent sur le terrain des millions de personnes, des femmes, des hommes et des enfants, qui les supportent jusqu’à l’insupportable. Mais notre résistance psychologique et emotionnelle a des limites.
Après le match contre l’Allemagne, pour la première fois de ma vie, j’ai eu honte de mon équipe, j’ai eu honte de mon pays. Non parce que nous avons perdu par un très lourd 0-4 mais parce que nos joueurs ont baissé les bras après que l’arbitre serbe nous ait punit à deux reprises. Nos joueurs ont perdu une bataille sans se battre. Ils nous ont donné un mauvais exemple, à nous et surtout à nos enfants, de ce qu’est la vie. La vie est une épreuve quotidienne. Un combat sans merci. Avant le début du mondial, nous sommes nombreux à avoir acheté le maillot du Portugal, non sans mall d’ailleurs car beaucoup de magasins de sport étaient en rupture de stock. Les maillots portugais sont partis comme des petits pains. La communauté portugaise de France (et d’ailleurs) ne fait qu’un avec son équipe nationale.
Plusieurs jours ont passé, j’ai veillé très tard pour regarder la rencontre hyper stressante contre les puissants États-Unis d’Amérique, nous avons égalisé à quelques secondes de la fin du match, comme par miracle. Puis ce fut la dernière rencontre, contre les véloces ghanéens. Il fallait gagner par un score fleuve et espérer que l’Allemagne et les États-Unis ne fassent pas semblant de jouer, que l’Allemagne gagne largement de préférence.
Le miracle ne s’est pas produit. Et ce n’est pas faute d’avoir prié fort. Il faut se faire une raison. L’envie d’avoir envie n’est plus là. Après avoir pleuré un bon coup, il faut maintenant évacuer de notre esprit ce mondial tropical au goût bien amer. Il faut faire les comptes, peser le pour et le contre. Il faut reconstruire une équipe. Il faut continuer de supporter les critiques, des uns et des autres. Quel supplice que de lire la presse française dénuée de compassion qui s’acharne plus que jamais sur les Portugais. Que vous avons-nous fait ou pas fait ? Un peu des respect ne vous ferait pas de mal. Un minimum d’humanité devrait vous empêcher de raconter n’importe quoi. Toutes les communautés de France ne sont pas logées à la même enseigne.
Oui, loin du Portugal la douleur est plus grande.

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