Dans ce reportage du 15 mars 2002 effectué par France 2 dans le nord du Portugal, on découvre une région rurale qui a été transformée par l’argent de ceux qui ont travaillé en France. A Arco de Baulhe, on voit des maisons neuves, on interroge les gens : une femme relatant sa vie en France puis son retour au Portugal, un homme retourné définitivement au pays parlant de ses enfants qui reviennent au Portugal uniquement pour les vacances, le patron de la station service, expliquant qu’il ne pensait pas à l’époque faire fortune en France…
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LIVRE / IMMIGRATION PORTUGAISE
Mon père est mort ici en France. Ce rêve qu'il avait comme tous les immigrés portugais de retourner au pays pour y finir ses jours, ne s'est pas réalisé pour lui. C'est pourquoi j'ai voulu lui rendre hommage à travers ce livre en racontant un peu de son histoire, sa vie à Freixo de Numão, un petit village du nord du Portugal, avant de partir pour la France, son émigration clandestine, la vie dans le bidonville portugais du Franc-Moisin à Saint-Denis, l'arrivée de sa femme et de ses enfants. En m'appuyant sur des éléments autobiographiques et historiques, j'ai voulu écrire notre épopée familiale et, à travers elle, raconter l'histoire de l’immigration portugaise en général, notre histoire.
« J'ai le mal du pays. J'ai beau entendre parler notre langue autour de moi. J'ai beau lire les journaux portugais. J'ai beau manger comme au Portugal. Je ne suis pas au Portugal. Mon village me manque. L'absence de ma famille se fait sentir de plus en plus. Rien ne permet de remplir ce vide. Ni les pensées, ni les photos, ni les souvenirs. Pas même l'espoir de les revoir un jour. Ah la saudade de l'immigré ! A peine parti, on regrette déjà d'être parti. Mon pays semble déjà si lointain. Ma famille me manque déjà terriblement. Le temps passe. Inexorablement. Le vide s'installe en nous. Un vide que rien n'arrive à combler. Pas même le sourire sur une photo de ceux que j'aime. Pas même une chanson qui sonne comme à la maison. Pas même mes voisins d'infortune avec qui je parle dans ma langue maternelle comme si j'étais au pays. Mais je ne suis pas au pays. Je n'entends jamais vos rires. Je n'éponge jamais vos pleurs. Je ne suis rien sans vous. Je vous aime plus que tout et je ne peux pas vous le dire en face. Venez vite me rejoindre. »
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