Dans un mois débutera la coupe du monde de football. Que d’émotions, que de larmes, que d’instants de bonheur, que de moments de détresse et de déchirement vivons-nous à chaque fois. Parallèlement à l’évènement sportif, chaque compétition donne lieu pendant un mois à l’exacerbation de sentiments diffus situés entre le nationalisme et le patriotisme. Dès le début du mondial (et de l’Euro), partout en France, la communauté portugaise brandit fièrement le drapeau national. Dans les gares, dans la rue, on peut croiser des supporters portant le maillot du Portugal. Des signes extérieurs de fierté, chose étonnante pour une communauté réputée pourtant si discrète.
Que les matchs sont attendus avec impatience et quel bonheur d’entendre retentir son hymne national aux quatre coins du monde. Dans la lignée de l’Euro 2004 au Portugal, chaque compétition donne lieu à des moments de pure émotion. Les hymnes nationaux sont chantés avec ferveur et conviction. « Herois do mar nobre povo nação valente imortal Levantai hoje de novo o splendor de Portugal… »
Jamais ces paroles ne sonnent aussi fort et aussi juste dans nos coeurs. Que de frissons nous parcourent à chaque note de musique, que de larmes nous versons lorsqu’au début de chaque match joué par la Selecção, la caméra parcourt les visages de nos footballeurs qui chantent « A Portuguesa », et que nous cherchons dans leurs yeux la force et la certitude d’aller au plus loin. Inoubliables, tous ces regards humides et brillants, volontaires, déterminés, de nos représentants sur la pelouse qui ont hâte d’en découdre et d’appliquer sur le terrain les paroles de notre hymne national et de redonner un peu de sa splendeur passée à notre petit pays.
Etonnant comme le sport peut nous étreindre avec une telle force. Comme si nous avions un besoin intrinsèque d’extérioriser certains sentiments. Comme si le football servait de catalyseur d’émotions et nous obligeait à dévoiler au grand jour le sentiment d’appartenance à un pays, à un peuple. De par ma propre expérience de Portugais de France, j’ai été le témoin et l’acteur de manifestations de liesse généralisée à mesure que notre équipe nationale avançait brillamment dans la compétition. Alors, est-ce que c’est du nationalisme ou du patriotisme, je ne sais pas. Les seules batailles qui existaient alors se sont livrées sur le terrain. Le football, ce sport si décrié à cause de la manne financière qu’il génère, a au moins cette qualité qui est de faire en sorte que toute la planète tourne autour de cette même passion pour le ballon rond. Chacun se drape de ses couleurs et le nationalisme s’arrête là.
Ce dont je suis certain c’est que je suis très fier du parcours qu’a eu notre équipe nationale en 2004 (finaliste de l’Euro), en 2006 (demi-finaliste du mondial) et en 2012 (demi-finaliste de l’Euro). Elle a montré de par ses prestations grandioses et ses bons résultats qu’elle fait partie des quatre meilleures nations de football au monde (elle est actuellement troisième du classement Fifa).
Oui, à un peu plus d’un mois du premier match du Portugal, il nous tarde de revivre le bonheur collectif de toute une nation qui supporte aux quatre coins du monde son équipe de Football.
Espérons que notre belle sélection, emmenée par le prodigieux Cristiano Ronaldo, nous procure autant de joie et de fierté que pendant les grandes compétitions précédentes et que nos joueurs mouillent le maillot et démontrent sur le terrain, qu’ils sont les dignes représentants de tout un peuple.
Pour faire mieux qu’en 2006 (demi-finaliste) , et donc aller en finale, il faudra de la chance et de la réussite, ou une intervention divine pour nous hisser jusqu’au sommet. Et si les dieux du football, après avoir comblé la selecção auriverde à cinq reprises, déjouaient tous les pronostics et se penchaient pour une fois sur l’autre selecção, la selecção écarlate, les brésiliens de l’Europe (juste retour des choses), l’équipe de football du Portugal et l’aidaient, de leur main invisible, à toucher leur rêve pour l’éternité.
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« J'ai le mal du pays. J'ai beau entendre parler notre langue autour de moi. J'ai beau lire les journaux portugais. J'ai beau manger comme au Portugal. Je ne suis pas au Portugal. Mon village me manque. L'absence de ma famille se fait sentir de plus en plus. Rien ne permet de remplir ce vide. Ni les pensées, ni les photos, ni les souvenirs. Pas même l'espoir de les revoir un jour. Ah la saudade de l'immigré ! A peine parti, on regrette déjà d'être parti. Mon pays semble déjà si lointain. Ma famille me manque déjà terriblement. Le temps passe. Inexorablement. Le vide s'installe en nous. Un vide que rien n'arrive à combler. Pas même le sourire sur une photo de ceux que j'aime. Pas même une chanson qui sonne comme à la maison. Pas même mes voisins d'infortune avec qui je parle dans ma langue maternelle comme si j'étais au pays. Mais je ne suis pas au pays. Je n'entends jamais vos rires. Je n'éponge jamais vos pleurs. Je ne suis rien sans vous. Je vous aime plus que tout et je ne peux pas vous le dire en face. Venez vite me rejoindre. »
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