Le Teatro Maria Matos de Lisbonne a lancé un défi à un écrivain : inventer un personnage, lui créer une page Facebook et imaginer ce qu’il aurait posté durant les quelques semaines qui ont précédé le 25 avril 1974 [et la “révolution des œillets”]. La véritable identité de l’auteur restera secrète jusqu’à la fin de l’expérience. Le personnage s’appelle Pedro Xavier et il vient d’avoir 18 ans. Fin 1973, peu après avoir terminé ses études, il s’enfuit en France pour ne pas être obligé de faire la guerre coloniale, laissant derrière lui Luiza, une jeune femme qu’il vient tout juste de rencontrer. Quelques mois plus tard, Luiza cesse de répondre à ses lettres et à ses appels téléphoniques, et le jeune homme, inquiet, rentre au Portugal. Il est un déserteur et il vit dans la clandestinité, aidé par des amis.
Cette idée intéressante est basée sur l’interactivité. En effet, même si elle possède une trame, l’histoire de Pedro Xavier reste ouverte aux idées et aux témoignages (les gens peuvent poster des photos personnelles de l’époque) de tous ceux qui suivent sa page. Ce qui va lui arriver, dépendra de la volonté et de l’orientation que lui donneront les internautes, qui feront ainsi de lui un héros anonyme du 25 avril.
www.facebook.com/pedroxavier1974
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LIVRE / IMMIGRATION PORTUGAISE
Mon père est mort ici en France. Ce rêve qu'il avait comme tous les immigrés portugais de retourner au pays pour y finir ses jours, ne s'est pas réalisé pour lui. C'est pourquoi j'ai voulu lui rendre hommage à travers ce livre en racontant un peu de son histoire, sa vie à Freixo de Numão, un petit village du nord du Portugal, avant de partir pour la France, son émigration clandestine, la vie dans le bidonville portugais du Franc-Moisin à Saint-Denis, l'arrivée de sa femme et de ses enfants. En m'appuyant sur des éléments autobiographiques et historiques, j'ai voulu écrire notre épopée familiale et, à travers elle, raconter l'histoire de l’immigration portugaise en général, notre histoire.
« J'ai le mal du pays. J'ai beau entendre parler notre langue autour de moi. J'ai beau lire les journaux portugais. J'ai beau manger comme au Portugal. Je ne suis pas au Portugal. Mon village me manque. L'absence de ma famille se fait sentir de plus en plus. Rien ne permet de remplir ce vide. Ni les pensées, ni les photos, ni les souvenirs. Pas même l'espoir de les revoir un jour. Ah la saudade de l'immigré ! A peine parti, on regrette déjà d'être parti. Mon pays semble déjà si lointain. Ma famille me manque déjà terriblement. Le temps passe. Inexorablement. Le vide s'installe en nous. Un vide que rien n'arrive à combler. Pas même le sourire sur une photo de ceux que j'aime. Pas même une chanson qui sonne comme à la maison. Pas même mes voisins d'infortune avec qui je parle dans ma langue maternelle comme si j'étais au pays. Mais je ne suis pas au pays. Je n'entends jamais vos rires. Je n'éponge jamais vos pleurs. Je ne suis rien sans vous. Je vous aime plus que tout et je ne peux pas vous le dire en face. Venez vite me rejoindre. »
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Documentaire / Histoire / Immigration
HISTOIRE DE L’IMMIGRATION EN FRANCE : 1945 – 1974
11 avr, 2014
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