Interview de Tiago Tejo, un artiste plasticien portugais qui a apporté une touche de modernité aux azulejos en inventant les pixelejos.
-Tiago, dis-nous quelques mots sur ton parcours et comment t’es venue l’idée du “pixelejo” ?
Il n’y a pas encore grand chose à dire sur mon parcours. J’ai écrit il y a quelques années “Arrepio Cardíaco”. A la même époque, j’ai fait aussi quelques incursions dans le monde de la photographie, mais malheureusement presque tout a été perdu. Ont suivi quelques années de pause artistique et, en 2009, l’idée du Pixelejo a surgi. J’étais en train de faire des expériences, à croiser des choses différentes, que je ne pensais jamais voir ensemble. De ce processus de maturation, il reste des tonnes de choses, comme des notes, qui subsistent ou complètement oubliées parce qu’elles n’ont pas abouti à quelque chose de concret. Lorsque j’ai associé le pixel avec l’azulejo j’ai compris que j’étais sur la bonne voie.
-Concrètement, comment t’y prends-tu pour arriver au pixelejo, quelle est ta technique ?
Essentiellement, il s’agit de croiser ces deux choses, l’azulejo et le pixel. Le faire de différentes formes, avec des doses différentes de chacun de ces deux éléments.
-Où peut-on voir tes œuvres ? Comment choisis-tu un endroit ? C’est difficile de convaincre les gens lorsque tu choisis un lieu ?
D’une manière ou d’une autre toutes mes œuvres ont été détruites. Surtout avec le temps. Ce n’est pas quelque chose qui est venu de moi, ou qui me préoccupe. Une fois réalisée, l’œuvre est conquise, et après, c’est le propre de ce type d’oeuvres que de disparaître.
Dans les premiers temps, l’endroit était choisi au hasard de mes promenades nocturnes, avec le sceau de colle dans une main et le sac avec les pixelejos sur l’épaule. Par la suite, les superficies devenant de plus en plus grandes, cela m’a obligé à une plus grande préparation et donc à demander l’autorisation des autorités locales.
-Quels sont tes projets et comment vois-tu l’évolution de ce concept de pixelejo ?
Le Pixelejo n’évoluera plus. Il est né en 2009, en tant qu’expérience personnelle. A partir de là, il s’est déplacé dans la rue, où il a attiré l’attention, ce qui a fait qu’il s’est développé. En parallèle, j’ai exposé mon travail dans les galeries d’art.
Le pixelejo a connu une première phase, plus proche de l’utilisation traditionnelle de l’azulejo, pendant laquelle j’utilisait un modèle unique. La deuxième et dernière phase, est basée sur l’aspect aléatoire de la création artistique. Entretemps, j’ai compris que j’avais fait le tour de la question, que ma curiosité avait atteint ses limites. D’où la fin de l’aventure. L’une des choses que je ne voulais surtout pas était de prolonger la vie d’un projet au-delà de sa durée de vie naturelle. C’est pour cette raison qu’en ce moment je suis dans une phase de repos, que je pense et que je repense à la prochaine expérience.
-Tiago, tu as présenté ton œuvre en France l’année dernière à l’occasion du festival Rio Loco de Toulouse.
Quelles impressions en gardes-tu ?
Même si cette exposition est l’une des raisons pour lesquelles mes œuvres ont été détruites, j’ai beaucoup aimé cette expérience. Les personnes avec qui j’ai travaillé, la vitalité de la ville de Toulouse. C’est la seule invitation que j’ai reçue venant de la France. Si l’occasion se présente, j’y retournerai avec plaisir.
facebook.com/pixelejo