zeblakZeblak, ton blog zeblak.blogspot.com est dédié au Hip Hop Portugais. Déjà, pourquoi un tel nom, « Zeblak », et pourquoi avoir créé un tel site alors que tu es passionné par toutes les musiques (kuduro, kizomba, funana, batucada, samba, salsa ou autres rythmes latinos-afros, rnb, ragga, techno …) ?

J’ai débuté dans le monde de la musique en mixant de la techno en 1993 avec mes potes. Pour rigoler, on s’était inventé des pseudos, souvent marrants, et moi on m’appelait The Black Pula (ou Lobo Loco) pour diverses raisons. Puis avec le temps, tout le monde m’appelait The Black. Puis quelques années plus tard, j’ai décidé de l’écrire Zeblak, c’est plus esthétique et mystérieux, non ?

Pourquoi un tel nom ? Il y a tellement de raisons, j’aurai pu en faire un roman et plus j’avance dans l’âge, plus il me correspond. Je pourrais te citer par exemple que c’est un hommage à nos racines humaines, l’Afrique Noire, berceau de l’Humanité. Je déteste toutes formes de racismes et le noir peut être lié à plein de choses comme le deuil, la révolte, ou le mystère. Je peux même te parler de science en citant « la force noire » … ou sinon du non-visible dans l’ésotérisme, qui a une place importante pour moi. Même au karaté ou au judo, le noir sur ta ceinture, c’est bien vu, non (lol) ? Ou quand tu prends un peu de bleu, du jaune, du vert, du rouge, du orange, etc …, ça fait du noir, ce n’est pas magique ? Bref, cette couleur m’inspire vraiment ! Surtout quand quelqu’un ne connait pas ma couleur de peau et qu’il s’aperçoit que je ne suis pas « noir de peau » … (Bah quoi, d’où t’as cru que j’étais black ???) Méditez !

Pour revenir à ta question, je te confirme bien que j’aime la Musique, mais depuis 2002, je suis tombé amoureux du Rap Tuga, même si je suis encore intéressé par les autres styles musicaux évidemment. Je fais même partie d’un groupe de deejays qui produit de la musique techno / house. Mais depuis que je connais le Rap Tuga, ce pur hip hop fait au Portugal, je ne l’ai jamais lâché. Il m’a même sauvé la vie en 2006 … C’est bien plus qu’une passion ! Il y a de grands artistes portugais, je voulais les faire connaitre à ma manière, que ça soit au Portugal, en Europe, en Afrique ou en Amérique.

Pourquoi en portugais ?

Les artistes que j’interviewe sur mon blog rappent en portugais. Ceux qui sont susceptibles d’être intéressés par ces entrevues, aiment et écoutent du rap tuga donc logiquement ils comprennent le portugais. Je tiens à préciser que j’ai également des interviews en français, comme celui de Kimto Vasquez (ex Less Du 9). Je vous présenterais en français quelques rappeurs luso-descendants qui en valent la peine, aux lecteurs qui ne comprennent pas le portugais.

Et pourquoi le rap portugais ? Tu sembles avoir des relations privilégiées avec certains groupes de là-bas. D’où cela vient-il ? Et le rap français alors ?

Le rap français est plus vieux que le rap portugais. J’adorais le rap français mais de nos jours, c’est plus du tout pareil, il y a beaucoup de choses navrantes quand tu vois le paysage du rap hexagonal. Le rap portugais est en train de mûrir, il a d’excellents rappeurs, beatmakers, producteurs, … Malgré son jeune âge, il a une très bonne qualité, même si évidemment il y a aussi quelques déchets.

Résidant en France, j’avais déjà entendu les Black Company avec « Nadar », le clip des Mind Da Gap « Todos Gordos » et bien sûr les cassettes de Da Weasel. Mais ce n’est qu’en 2002, j’ai commencé à m’intéresser au rap tuga grâce à la mixtape « Freestyle Connection », puis ensuite j’ai fais des recherches sur Internet. J’ai commencé à faire des connections avec des rappeurs de là-bas. Faire des mixes et remixes de rap français / portugais qui circulaient sur des sites. Au fil du temps, j’ai connu pas mal de monde, reconnus, underground et amateurs, jeunes et anciens, New School et Old School. C’est vrai que maintenant mon travail est davantage reconnu au Portugal qu’en France, c’est bizarre.
Certains me connaissent comme deejay de rap, de techno ou de kuduro. D’autres, comme le portugais de France qui a fait plusieurs compilations ou qui a interviewé des mc’s célèbres. Ou celui qui aidait les rappeurs à faire des featuring avec untel, ou celui qui aidait les forums et sites de hip hop tuga … Je pense que c’est tout ça qui a fait connaître aux gens le personnage et le monde musical de Zeblak.

Parle-nous brièvement des rappeurs que tu as accueillis et de ceux que tu aimerais interviewer.

Sur le blog, on peut voir les interviews de Valete, Halloween, Royalistick, Lancelot, Mind Da Gap, Dj Lusitano et Drikinho, Reflect, Kimto Vasquez, Da Gun, Vokabulo, Black Mastah. Bientôt cellew de Dealema, NGA, Tamin et Fricky Mc. J’en ai d’autres en attente avec quelques rappeurs portugais de France, des nouveaux rappeurs portugais qui font un tabac au Portugal, quelques beatmakers et deejays …

Ton univers musical, c’est aussi des mixes et des remixes de Hip Hop TuGa, avec des acapellas de grands MCs internationaux ou même des rappeurs amateurs posés sur des instrumentaux connus, ou des beats originaux. Parle-nous un peu de tes productions ?

En parler ? Ça va être dur, je préfère plutôt vous conseiller d’aller faire un tour sur mon site officiel myspace.com/zeblakinho et d’écouter mes cd’s à télécharger gratuitement car il y a des bonnes surprises et de belles chansons dessus pour tous les goûts, sexes et âges.

Quels sont tes projets actuels ?

Pour le moment, je finis ma prochaine net-tape que je prépare avec Tché, un pote portugais du Luxembourg, ça devrait sortir vers juin / juillet avec d’énormes morceaux. D’ailleurs, quelques extraits sont en écoute sur myspace.com/zeblakinho et sinon, peut être aussi une espèce de best-of Zeb. Sans oublier de vous confier que j’espère bien avoir, dans l’avenir, un album en collaboration avec mon cousin qui est un beatmaker très talentueux et respecté dans le milieu du rap français. Puis pour mon groupe de techno / house, Royal Kebab Deluxe, on va débuter le 3eme album, tout doucement.


http://myspace.com/zeblakinho ==> Official Myspace Zeblak

http://zeblakinho.skyblog.com ==> Official Blog Zeblak