Le Conjunto Maria Albertina est un groupe musical fondé en 1959, dont la figure principale était une jeune fille de treize ans qui se prénomait Maria Albertina, et qui jouait de l’accordéon. Dans les années 60, le groupe produisit de nombreux succès, dont le plus connu est « O Emigrante », lequel a été le premier disque d’or de l’histoire de la musique populaire portugaise. Grâce à ce tube, cette formation fit plusieurs fois le tour de la planète et se produisit dans d’inombrables fêtes organisées par les communautés portugaises éparpillées dans le monde entier.
Pour les milliers de portugais qui ont émigré à l’Étranger dans les années 60-70, loin de leur Portugal, dans des conditions parfois très difficiles, cette chanson touchait une corde extrêmement sensible. La musique lancinante de l’accordéon qui accompagne des paroles très simples, voire simplistes, qui parlent de la saudade de l’immigré, du souvenir obsédant de sa terre natale, de son petit village, du visage da sa mère, et des siens laissés là-bas, et d’un seul désir, qui lui permet de tenir, celui d’aller mourir au Portugal.
Plus de quarante ans après, pour moi, fils d’immigrés portugais, moi-même très jeune émigré, je ne peux écouter ce morceau sans avoir les larmes aux yeux et un pincement au coeur. A vrai dire la blessure de mon déracinement ne s’est jamais refermée et la douleur restera vive à jamais.
O Emigrante
Longe da terra distante
Longe do seu Portugal
Vai lembrando o Emigrante
A sua terra natal
Na sua grande ansiedade
É triste viver assim
Mas quando vem a saudade
Choram as saudades sem fim
Longe dos seus
Vai vivendo a recordar
Tem fé em Deus
Que um dia há-de voltar
Hà no seu querer
Um só desejo afinal
O de ir morrer em Portugal
Hà no seu querer
Um só desejo afinal
O de ir morrer em Portugal
Ai quantas saudades têm
Da sua pequena aldeia
O rosto de sua mãe
Traz noite e dia na ideia
Baixinho sua alma reza
Para esquecer desventuras
Vai desfiando tristezas
Num rosário de amargura
Longe dos seus
Vai vivendo a recordar
Tem fé em Deus
Que um dia há-de voltar
Hà no seu querer
Um só desejo afinal
O de ir morrer em Portugal
Hà no seu querer
Um só desejo afinal
O de ir morrer em Portugal
MON PERE CE HEROS – PETITE HISTOIRE DE L’IMMIGRATION PORTUGAISE
Mon père est mort ici en France. Ce rêve qu’il avait comme tous les immigrés portugais de retourner au pays pour y finir ses jours, ne s’est pas réalisé pour lui. C’est pourquoi j’ai voulu lui rendre hommage à travers ce livre en racontant un peu de son histoire, sa vie à Freixo de Numão, un petit village du nord du Portugal, avant de partir pour la France, son émigration clandestine, la vie dans le bidonville portugais du Franc-Moisin à Saint-Denis, l’arrivée de sa femme et de ses enfants. En m’appuyant sur des éléments autobiographiques et historiques, j’ai voulu écrire notre épopée familiale et, à travers elle, raconter l’histoire de l’immigration portugaise en général, notre histoire.
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alain lopes
26 avril 2010 at 16:04
Je suis moi-même luso-descendant né au Portugal il y a plus de 58 ans et vivant en France depuis 56. Comme vous, dès que j’entends cette chanson les larmes me viennent aux yeux … la saudade.
Je suis bilingue mais quand je parle Portugais, j’ai un petit accent qu’on ne reconnait pas. Contrairement à beaucoup sur ce blog, je me sens à la fois Portugais et Français. Je me sens aussi bien en France qu’au Portugal. J’ai acheté un appartement en bor de mer mais pas fait de maison dans mon village natal (Queiriga près de Viseu). Je me moque absolument qu’on pense que je suis un « aveque ». Je fais attention de parler portugais sans y insérer de mots français. en fin de compte, j’essaie de me comporter naturellement sans essayer d’en mettre plein la vue à je ne sais qui. J’adore passer du temps au Portugal, bien que la bureaucratie soit importante mais on s’habitue vite mais au bout d’un moment j’ai envie de retrouver ma maison en France.
En résumé tout se passe comme si je vivais à Lisbonne et que je revenais de temps à autre passer un moment au village (aldeia) ou bien que j’étais par exemple né en Bretagne vivant à Paris. La seule différence, c’est que je vis en région parisienne et que je retourne dans temps en temps au village qui se trouve être au Portugal.
lopes
30 novembre 2011 at 20:47
je suis d accord avec toi frangin philippe