Journal d’un supporter de l’équipe de football du Portugal
Objectif : Coupe du monde de football
3 septembre 2004
La selecçao est de retour. Après nous avoir fait vibrer pendant l’Euro et montré au monde entier que le petit pays qu’est le Portugal est une grande nation du Football international, l’équipe lusitanienne débute ses matchs éliminatoires pour la coupe du monde qui aura lieu en Allemagne en 2006. Espérons que cette belle équipe, sans Luis Figo, Rui Costa et Fernando Couto, mais avec le prodigieux Cristiano Ronaldo, se qualifie et nous procure autant de joie et de fierté que pendant l’Euro.
Cristiano Ronaldo, la nouvelle star du Football Portugais
9 septembre 2004
Cristiano Ronaldo dos Santos Aveiro, né le 5 février 1985 à Funchal (île de la Madère), est la nouvelle star du football portugais. Après Eusébio et Luis Figo, le Portugal s’est trouvé une nouvelle idole.
Difficile de faire une comparaison entre ces trois joueurs prodigieux, le seul dénominateur commun étant peut-être le talent. Cristiano Ronaldo est la synthèse de la force de percussion et de la classe naturelle d’Eusébio et de la capacité de dribbleur hors du commun de Luis Figo. Lazlo Boloni, son entraîneur lorsqu’il évoluait au Sporting de Lisbonne avant d’être transféré à Manchester United, disait de lui que « Dieu lui a tout donné ». C’en est presque un pléonasme tellement ce jeune footballeur semble à l’aise sur un terrain, à gauche comme à droite, des deux pieds mais aussi de la tête. Butteur, passeur, il est le Football. Doté d’une bonne pointe de vitesse, il donne le tournis aux défenseurs adverses tellement ses dribbles sont imprévisibles et extraordinaires. Une très grande sensibilité des pieds lui permet de jouer avec le ballon comme on le ferait avec une main. Quand il courre avec le ballon, ses pieds touchent à peine la pelouse ou alors juste de la pointe, comme une ballerine, dont il a la grâce. Quel plaisir que de le regarder jouer et que c’est beau le Football quand Cristiano Ronaldo joue. L’Euro 2004 a servi de catalyseur et l’a propulsé dans la galaxie des stars. Le beau gosse est devenu la coqueluche des jeunes portugaises et des petites anglaises. Le Portugal s’est trouvé un numéro 7 qui espérons-le lui portera bonheur.
Luis Figo, Adieu l’artiste et Merci
11 septembre 2004
A près de 32 ans, Figo a décidé de se mettre en retrait de la selecçao. Une décision difficile à prendre pour celui qui a incarné pendant longtemps le Portugal et qui a tellement contribué pour le Football Portugais. L’artiste tire sa révérence en laissant derrière lui comme un goà»t amer de l’inachevé.
Fier d’être Portugais
1er avril 2005
Une gare en banlieue parisienne. Les gens attendent sur le quai. Mon regard est attiré par un enfant au milieu de la foule. Il porte une écharpe du Portugal drapée sur ses épaules, comme une cape, ou une seconde peau, qui protège et qui réchauffe. C’est un lendemain de match. La Selecção a fait match nul 1-1 contre la Slovaquie avec qui elle partage la première place du groupe 3. La qualification pour la coupe du monde 2006 est en bonne voie. Tous nos espoirs sont permis. Nous tous qui sommes derrière notre équipe nationale avons hâte de connaître à nouveau les joies et les larmes de l’Euro 2004. Comme cet enfant, nous faisons corps avec ces héros du ballon rond qui portent nos couleurs, notre espérance, notre fierté, notre grandeur présente. Il nous tarde de revivre le bonheur collectif de toute une nation qui supporte aux quatre coins du monde l’équipe de Football du Portugal.
Figo de retour en sélection ?
21 avril 2005
« Je n’ai pas encore pris la décision de revenir ou pas en sélection. J’ai renoncé à la sélection parce que j’étais fatigué et que je voulais me consacrer à mon club (le Real de Madrid). Mais comme je ne joue pas, mes pensées sont différentes » a déclaré hier Luis Figo à l’occasion d’une conférence de presse. L’artiste va-t-il revenir pour une dernière représentation ? Le sondage en cours de Lusitanie confirme le fait que la majorité des Lusitaniens (et tous ceux qui aiment le Football) sont POUR son retour dans la Selecçao. Comme s’il fallait re-donner une âme ou un chef d’orchestre à une équipe qui est composée de joueurs bourrés de talent mais dont le football manque d’harmonie, peut-être parce qu’ils ont perdu leur tête, leur locomotive, leur chef charismatique. Oui, reviens Luis et efface de nos mémoires ce goà»t amer d’inachevé que nous a laissé l’Euro 2004. Reviens et aide notre équipe à se qualifier pour la coupe du monde 2006 et emmène-la jusqu’au bout, pour toi et pour nous.
Força Portugal !
4 juin 2005
Aujourd’hui se dispute un match décisif dans le cadre des qualifications pour la Coupe du monde 2006 de Football qui aura lieu l’année prochaine en Allemagne : Portugal – Slovaquie (20h45). Leader invaincu de son groupe à égalité avec son visiteur slovaque avec 14 points (4 victoires et 2 nuls), meilleure attaque (21 buts), meilleure défense (4 buts encaissés en 6 matches), le Portugal (9e au classement mondial FIFA/Coca-Cola) a tous les atouts en main pour se qualifier. D’autant plus, que la selecção enregistre le retour de Luis Figo afin d’assurer la stabilité d’un groupe jeune et talentueux qui pèche parfois par excès de confiance. Un an après la grande désillusion de l’Euro 2004, la page est tournée et une seule chose compte : se qualifier. Força Portugal !
L’Enfant au maillot du Portugal
7 juin 2005
Trois semaines après le séisme et le tsunami du 26 décembre, une équipe de la télévision britannique Sky News retrouve un petit garçon sur une plage dévastée de Banda Aceh (Indonésie), couvert de piqà»res de moustiques et ayant pour seul vêtement un maillot du Portugal. L’enfant est transporté d’urgence à l’hôpital. Là , il est reconnu par un autre patient, ce qui permet de retrouver son grand-père et son père.
On apprend alors qu’il s’appelle Martunis, qu’il a 7 ans, qu’il a été séparé de sa famille lorsque la vague a frappé le littoral, et qu’il a survécu grâce à des flaques d’eau et des nouilles séchées. Sa mère et deux de ses frères sont portés disparus.
Les images de l’enfant rescapé, arborant les couleurs de la sélection nationale, avaient ému tout le Portugal et suscité une vague de solidarité dans le football portugais.
Samedi 4 juin, à l’occasion du match contre la Slovaquie comptant pour les qualifications de la coupe du monde 2006, Martunis a rencontré à Lisbonne l’équipe du Portugal au grand complet. La Fédération portugaise, qui a financé son voyage, a également offert 40.000 euros au petit Indonésien et sa famille, issus d’une vente aux enchères de maillots portés notamment par Luis Figo (Real Madrid) et Cristiano Ronaldo (son idole) et de dons des joueurs de la sélection portugaise.
Equipe du Portugal : 1 an déjà , 1 an encore
1er juillet 2005
Il y a un an, le Portugal s’apprêtait à vivre un événement unique : disputer une finale avec son équipe nationale de football. L’Euro 2004, après un départ raté, allait se transformer en fête nationale permanente. Une joie collective qui s’est manifestée dans les stades (avant, pendant et après les matchs) et dans la rue, avec des drapeaux du Portugal omniprésents, posés sur les balcons des maisons, sur les antennes des voitures, à l’arrière des motos, et des milliers de supporters portant le maillot écarlate.
On se souvient des images de la foule accompagnant affectivement le car de l’équipe lusitanienne tout le long du parcours jusqu’au stade. L’équipe du Portugal était composée de 10 millions de personnes. Tous unis derrière la même espérance, le même rêve.
C’était beau, trop beau pour être vrai. Après un match d’anthologie contre l’Angleterre et une manifestation de force contre la Hollande, nos héros du football ont perdu en finale contre des dieux grecs taillés dans la pierre. Un match de titans entre le génie et le réalisme, entre la passion et l’organisation. Malheureusement, la dure réalité du sport et de la vie a pris le dessus sur notre rêve collectif, nous laissant seuls face à notre échec. La victoire se consomme à plusieurs et la défaite s’oublie dans la solitude.
Dans un an, aura lieu la coupe du monde de football en Allemagne du 9 juin au 9 juillet 2006 . A quatre matchs de la fin de la phase éliminatoire, notre équipe est première de son groupe et se présente dans les meilleures conditions pour affronter la dernière ligne droite : 3 matchs à domicile contre des équipes plus « faibles » et un match à l’extérieur difficile contre la Russie, qui aura à cÅ“ur de vaincre à tout prix afin d’accrocher au moins la deuxième place du groupe et se venger du score fleuve de 7-1 subit contre l’équipe lusitanienne lors du match aller.
Après l’excellent match de football-total disputé contre la Slovaquie, nous pouvons rester confiants car nous avons toutes les chances de nous qualifier pour la phase finale. Nous avons une Equipe. C’est-à -dire un groupe solide, un collectif qui sait jouer au ballon dans tous les compartiments du jeu, des attaquants qui savent défendre, des défenseurs qui savent attaquer, un football à forte valeur ajoutée qui possède un milieu de terrain de rêve (Deco, Figo, Cristiano Ronaldo), une arrière-garde hyperactive (Maniche, Costinha, Petit), une défense de fer (Ricardo Carvalho, Jorge Andrade) et ne nombreux jeunes joueurs qui s’intègrent parfaitement à l’équipe (Tiago, Helder Postiga, Quaresma).
Nous avons un capitaine. Luis Figo a retrouvé avec une grande « fierté » son numéro 7. Un numéro qui n’avait pas été attribué depuis l’annonce de la fin de sa carrière internationale. A 32 ans, le joueur a réussi son retour avec l’équipe du Portugal, et est devenu du même coup le joueur portugais le plus capé de l’histoire avec 112 sélections, dont la première en 1991. Il a déjà inscrit 31 buts en équipe nationale. Une valeur sà»re mais surtout un homme de caractère qui a solidifié une équipe jeune et talentueuse qui était en quête d’un chef.
Nous avons un entraîneur : Luiz Felipe Scolari. Brésilien, champion du monde il y a 3 ans avec l’équipe du Brésil. Un homme qui a une science certaine du football et qui a su rénover notre équipe et lui donner une assise mondiale.
Cette coupe du monde est à notre portée. Si le Portugal se qualifie, cela sera sa 4ème participation après la Corée/Japon en 2002 (3ème de son groupe), le Mexique en 1986 (4ème et dernier de son groupe) et l’Angleterre en 1966 (3ème de la compétition, perd en demi-finale contre l’Angleterre, championne du Monde).
Nous avons une bonne équipe. Son classement mondial FIFA/Coca-Cola (8 ème) est la pour l’attester. Nous avons des supporters (l’exemple de l’Euro est dans toutes les mémoires). Nous avons une passion collective très forte pour le football. Que nous manque-t-il ? Deux choses : la chance des vainqueurs et la volonté d’aller jusqu’au bout.
Qualifications
27 aoà»t 2005
L’équipe du Portugal est devenue une grande équipe. Ses résultats sont là pour l’attester. Demi finaliste lors l’Euro 2000 et finaliste de l’Euro 2004. Depuis cinq ans, ses progrès sont constants et la Selecçao ne cesse de projeter son regard toujours plus loin. En vue, la Coupe du Monde 2006 en Allemagne. La phase éliminatoire est en train de se transformer en simple formalité. En tête du Groupe 3 (20 points) sans avoir perdu la moindre rencontre, les coéquipiers de Luis Figo ont déjà inscrits 24 buts en huit rencontres et il faudrait un miracle pour que la Slovaquie, deuxième, revienne à la première place du classement.
Le Portugal compte dans son effectif Cristiano Ronaldo et Pedro Pauleta, une doublette virevoltante et efficace, Maniche et Deco, deux milieux travailleurs et créatifs devant une sobre charnière Carvalho-Andrade, Luis Figo, capitaine charismatique et expérimenté, et Luis Felipe Scolari, le sélectionneur brésilien, vainqueur de la Coupe du Monde 2002 avec son pays, qui a su redonner à la sélection lusitanienne la confiance nécessaire à la réalisation de ses hautes ambitions.
Juste un point
Luiz Felipe Scolari, le sélectionneur de l’équipe de football du Portugal, a convoqué 22 joueurs pour les deux derniers matchs du groupe 3 des qualifications pour la Coupe du Monde 2006. On notera le retour de Miguel et Hugo Viano (FC Valence), de Tiago (Lyon) et de Nuno Gomes (Benfica).
Ces matchs auront lieu au Portugal : le 8 octobre face au Liechtenstein (Aveiro) et le 12 octobre contre la Lettonie (Porto). Un seul point suffira à la Selecção pour composter son billet pour l’Allemagne.
30 septembre 2005
Le Portugal qualifié pour la Coupe du Monde 2006
9 octobre 2005
Après une douloureuse victoire 2 à 1 contre le Liechtenstein, l’équipe de Football du Portugal s’est qualifiée pour la Coupe du monde 2006. Le scénario catastrophe du match aller (match nul 2-2) a faillit se répéter, les lusitaniens étant menés 0-1 après une première mi-temps stérile et sans réalisme. Heureusement, la deuxième période allait s’avérer plus fructueuse pour notre équipe nationale. Pauleta a égalisé de la tête après un centre de Cristiano Ronaldo, marquant ainsi son 40e but en sélection, à une unité du record d’Eusébio. En fin de match, Nuno Gomes a donné la victoire à la selecção en reprenant de la tête un corner de Figo.
Ces trois points permettent au Portugal de composter son billet pour l’Allemagne et lui garantissent de terminer premier du Groupe 3, avant le dernier match qui aura lieu mercredi 12 octobre contre la Lettonie à Porto au stade du Dragão. Après 1966, 1986 et 2002, 2006 verra la quatrième participation de l’équipe portugaise à une coupe du monde.
Tirage au sort
10 décembre 2005
Hier soir avait lieu à Leipzig le tirage au sort de la coupe du monde de football qui se déroulera en Allemagne du 9 juin au 9 juillet 2006. La selecção fait partie du groupe D, qui compte avec le Mexique, qui était tête de série, l’Iran et l’Angola. Le 11 juin on parlera portugais à Cologne. L’Angola et le Portugal s’y affronteront pour la première fois de leur histoire dans une compétition officielle, une rencontre très particulière étant donnés les liens très étroits qui existent entre ces deux pays.
La dernière fois que les deux équipes se sont rencontrées en match amical à Lisbonne il y a quatre ans, quatre joueurs angolais avaient été expulsés pour des tacles brutaux et le match avait dà» être arrêté à 20 minutes de la fin du temps réglementaire. Ce match avait été organisé pour célébrer les liens culturels entre le Portugal et son ancienne colonie africaine. Le Portugal reste le pays d’adoption de nombreux footballeurs angolais, à l’image de Mantorras, l’avant-centre de Benfica. Espérons que les Palancas Negras auront surtout à coeur de montrer qu’ils ne sont pas là par hasard. Luis de Oliveira Gonçalves, le sélectionneur angolais, considère ce groupe comme assez équilibré et espère « sortir un grand match » contre le Portugal, un adversaire à la hauteur de ses ambitions.
Luiz Felipe Scolari, le sélectionneur national, estime que les quatres équipes de cette poule méritent leur qualification et ont toutes leurs chances, même s’il redoute surtout le Mexique, qui « a une tradition de bons manieurs de ballon. Il fait partie des huit meilleures équipes du monde ». Aussi, la rencontre Portugal-Mexique entre les deux favoris du groupe, le 21 juin à Gelsenkirchen, est à inscrire dans votre agenda. Un match probablement décisif pour l’attribution de la première place, où l’on suivra de près le duel à distance entre Pauleta et Borgetti, deux des attaquants les plus prolifiques des éliminatoires.
Pour l’équipe lusitanienne, cette coupe du monde sera également le décor magnifique d’un passage de témoins entre deux grands artistes du ballon rond, le très expérimenté Luis Figo pour qui ce mondial marquera la fin de sa carrière internationale avec la sélection, et le très talentueux et grand joueur en devenir Cristiano Ronaldo.
Tous les amoureux du football en général et de la selecção en particulier vont être servis. Si le Portugal termine premier de sa poule et si les autres grands ténors du football sont au rendez-vous, les matchs probables seront Portugal/Pays-Bas en huitième de finale, Portugal/Angleterre en quart, Portugal/Brésil en demi-finale (le choc lusophone fratricide) et Portugal/Argentine en finale (ou Portugal/Allemagne ou Portugal/France). Si le Portugal termine deuxième de son groupe, l’équipe lusitanienne retrouvera très probablement l’Argentine au tour suivant, puis l’Allemagne, l’Angleterre et le Brésil ou la France en finale. Conclusion : de grands matchs en perspective et une voie royale pour la sélection quoi qu’il arrive.
La liste des 23 Portugais convoqués pour le Mondial
16 mai 2006
Luiz Felipe Scolari a dévoilé lundi 15 mai le groupe des 23 joueurs convoqués pour disputer le Mondial. Une liste sans grande surprise, si ce n’est la non titularisation du meilleur joueur du championnat portugais, Ricardo Quaresma. Le sélectionneur brésilien pourra compter sur toutes ses stars, notamment Carvalho en défense, Deco et Maniche au milieu, Figo et Ronaldo sur le front de l’attaque. A la simple lecture des ces noms, il est facile de se rendre compte que le Portugal peut viser haut, très haut, en Allemagne. A condition « qu’ils aiment le maillot », comme le demande Eusébio…
LES 23 PORTUGAIS
Gardiens de but : Ricardo (Sporting Portugal), Quim (Benfica Lisbonne), Bruno Vale (Estrela da Amadora)
Défenseurs : Miguel (Valence/ESsp), Paulo Ferreira (Chelsea/Ang), Ricardo Carvalho (Chelsea/Ang), Fernando Meira (Stuttgart/All), Ricardo Costa (FC Porto), Marco Caneira (Sporting Portugal) et Nuno Valente (Everton/Ang)
Milieux de terrain : Costinha (Dynamo Moscou/Rus), Petit (Benfica), Maniche (Chelsea/Ang), Tiago (Lyon/Fra), Deco (FC Barcelone/Esp) et Hugo Viana (Valence/Esp)
Attaquants : Luis Figo (Inter Milan/Ita), Cristiano Ronaldo (Manchester United/Ang), Luis Boa Morte (Fulham/Ang), Simao (Benfica Lisbonne), Nuno Gomes (Benfica Lisbonne), Pedro Pauleta (Paris SG/Fra) et Helder Postiga (Saint-Etienne/Fra).
http://www.fpf.pt/
Faites vos jeux, rien ne va plus,
23 mai 2006
A près de 15 jours du début du mondial, Lusitanie s’est amusé à faire quelques pronostics sur l’issue de la compétition. Fort heureusement, le football n’est pas une science exacte et il est facile de tracer des plans sur la comète concernant son équipe préférée, surtout lorsqu’elle a été finaliste du dernier Euro et qu’elle est classée 7ème du dernier ranking mondial. Faisons une hypothèse : le Portugal sera champion du monde. Mais avant d’en arriver là , étudions quelques cas de figure.
A l’issue des matchs de poule, nous avons retenu les 16 équipes probables (les deux premières des 8 groupes) qui disputeront les huitièmes de finale :
A. Allemagne, Pologne
B. Angleterre, Suède
C. Argentine, Pays Bas
D. Portugal, Mexique
E. République Tchèque, Italie
F. Brésil, Croatie
G. France, Suisse
H. Espagne, Ukraine
En appliquant les modalités de tirage au sort à partir des huitièmes de finale définies pour cette coupe du monde, et en prenant pour hypothèse de travail le sort du Portugal, on obtient le résultat suivant :
Hypothèse n°1 : le Portugal termine premier de son groupe
Huitièmes de finale :
Allemagne – Suède
Pologne – Angleterre
Argentine – Mexique
Pays Bas – Portugal
Rép.Tchèque – Croatie
Italie – Brésil
France – Ukraine
Suisse – Espagne
Quarts de finale :
Allemagne – Argentine
Angleterre – Portugal
Rép.Tchèque – France
Brésil – Espagne
Demi-finale :
Portugal – Brésil
Argentine – France
Finale :
Portugal – France
Champion du Monde : Portugal
Hypothèse n°2 : le Portugal termine deuxième de son groupe
Huitièmes de finale :
Allemagne – Suède
Pologne – Angleterre
Argentine – Portugal
Pays Bas – Mexique
Rép.Tchèque – Croatie
Italie – Brésil
France – Ukraine
Suisse – Espagne
Quarts de finale :
Allemagne – Portugal
Angleterre – Pays Bas
Rép.Tchèque – France
Brésil – Espagne
Demi-finale :
Angleterre – Brésil
Portugal – France
Finale :
Brésil – Portugal
Champion du Monde : Portugal
Dans les deux cas de figure, pour atteindre la finale, la Selecção devra battre quatre des meilleures équipes du moment.
Hypothèse 1 : Pays Bas, Angleterre, Brésil et France (ou Argentine)
Hypothèse 2 : Argentine, Allemagne (le pays hôte), France et Brésil (ou Angleterre)
Au regard de ces deux hypothèses et quelle que soit l’issue réelle de la coupe du monde, une chose est sà»re : l’équipe championne du monde n’aura pas volé sa coupe. Et même si le Brésil est le grandissime favori, espérons que cette coupe du monde soit passionnante et reste ouverte aux équipes les plus motivées, à celles qui mouillent le maillot, qui l’aiment même comme le préconise Eusébio. Et si le Portugal devenait champion du monde…
Le Portugal 3è du mondial 1966 en Angleterre
31 mai 2006
Il y a 40 ans, le Portugal terminait à la troisième place du mondial qui s’est déroulé en Angleterre, en 1966. Un résultat remarquable pour une première participation à cette compétition par la sélection lusitanienne. Que reste-t’il de cette épopée sportive ? Des noms, devenus désormais légendaires.
Celui du flamboyant Eusebio mais aussi Coluna, Torres, José Augusto, Simàµes, Germano, Alexandre Baptista, Cruz, Morais, Hilà¡rio, Carvalho, Festa, José Carlos…et Otto Glà³ria, l’entraîneur brésilien.
Un premier tour exemplaire : Portugal 3 – 1 Hongrie, Portugal 3 – 0 Bulgarie, Portugal 3 – 1 Brésil.
Des matchs mémorables. Une rencontre sensationnelle entre le Portugal et la Corée du Nord en quarts. Un début de match catastrophique. La Corée mène 3-0 après 25 minutes. Et puis Eusebio est arrivé, inscrivant 4 buts (score final : 5-3).
Une demi-finale légendaire marquée par le plus beau football de la compétition qui a opposé le Portugal au pays hôte et futur vainqueur, l’Angleterre, et perdue 2-1.
Deux noms qui figurent dans l’équipe de Rêve de cette coupe du monde : Coluna et Eusebio.
Un meilleur buteur au sommet de son art, Eusebio, avec 9 réalisations.
Une place de troisième obtenue grâce à une victoire 2-1 face à l’URSS. Quoique honorifique, cette victoire marquait l’entrée du Portugal dans le gotha du football mondial.
Et si l’histoire n’était que répétitions. Et si elle était formée de cycles qui se reproduisent environ tous les 20 ans pour la participation du Portugal à la coupe du monde (1966, 1986, 2002, à l’exception de 2006) ou tous les 40 ans pour les bons résultats (3ème en 1966, finaliste ou vainqueur en 2006 ?). Des similitudes troublantes 40 ans après. Un tournoi qui a lieu en Europe (Allemagne). Un entraîneur brésilien (Luiz Felipe Scolari). Une équipe de rêve (Figo, Ronaldo, Deco, Carvalho, Pauleta). Un public qui fait corps avec son équipe (10 millions de supporteurs). Pures coïncidences ?
Et si le Portugal écrivait l’Histoire du Football…
Le complexe portugais
6 juin 2006
Nous sommes à quelques jours du début du mondial, la tension monte, l’excitation aussi. Comme à la veille d’un départ en vacances ou, d’une façon générale, à l’approche d’un grand événement. On joue les matchs dans notre tête, on parie, on fait abstraction de la défaite. On se rassure, tout seul ou à plusieurs. On cherche dans le regard des autres des réponses impossibles, les lignes de la main s’effacent à force de serrer les poings, les oracles sont aux abonnés absents.
Oui, nous avons toutes les raisons de nous enthousiasmer. Nous possédons l’une des meilleures équipes au monde. Tout le monde le reconnaît, les professionnels du ballon rond, les journalistes sportifs et tous les amoureux du football en général. Les statistiques et les bons résultats de ces dernières années sont là pour l’attester. Du moins pour ce qui est des compétitions européennes (demi-finaliste de l’Euro 84, quart de finaliste en 1992, demi-finaliste en 2000, finaliste en 2004). S’agissant du mondial, le Portugal n’a décroché que 4 fois le droit de le disputer (1966, 1986, 2002 et 2006), ce qui est bien peu par rapport au carton plein du Brésil (18 participations pour 18 coupes du monde, dont 5 remportées).
Quarante ans après l’apparition d’une équipe de niveau mondial emmenée brillamment par Eusébio, la selecção se présente à nouveau avec une affiche de premier plan comprenant quelques noms de stars (Luis Figo, Deco, Pauleta, Ricardo Carvalho), de grands espoirs du football en voie de confirmation (Cristiano Ronaldo, Tiago) mais aussi des seconds rôles majeurs (Paulo Ferreira, Miguel, Costinha, Maniche, Petit, Simão, Ricardo, Meira, Nuno Valente). Une équipe qui n’a presque pas bougé depuis deux ans, qui s’est forgée sur les terres portugaises lors de l’Euro 2004, un groupe qui s’est qualifié brillamment pour le mondial (12 matchs, 30 points, 35 buts marqués, dont 11 buts de Pauleta, 5 buts encaissés). Le Portugal va participer à sa quatrième Coupe du monde avec ambition, la patte de son entraîneur brésilien Scolari champion du monde en 2002 avec le Brésil, et un groupe de joueurs alliant jeunesse et expérience. Les Lusitaniens joueront un rôle qui leur sied à merveille et moins lourd à porter, celui de outsider. Oubliée la trop grande pression (responsabilité) subie deux ans en arrière. Alors, pariez ! C’est du 10/1.
Mais voilà , pour devenir champion du monde, il faudrait se débarrasser une fois pour toutes du complexe portugais, du moins jusqu’au 9 juillet, jour de la finale. Il faudrait en effet perdre cette peur de gagner qui nous empêche d’aller jusqu’au bout des choses. Il faudrait se dévêtir de cette forme de naïveté qui nous rend vulnérables par moments. Il faudrait rester concentrés pendant 90 minutes, voire 120, avoir des nerfs d’acier, être créatif mais aussi réaliste, ne rien lâcher, construire du beau jeu et concrétiser. Il faudra être brillant et non vaniteux, être un collectif et non une somme d’individualités, être une équipe de corps et dans l’âme, avoir une dynamique de groupe et laisser le dernier mot à nos artistes.
Il faudra aussi un peu de chance et de réussite. Et si les dieux du football, après avoir comblé la selecção auriverde à cinq reprises, déjouaient tous les pronostics et se penchaient pour une fois sur l’autre selecção, la selecção écarlate, les brésiliens de l’Europe (juste retour des choses), l’équipe de football du Portugal et l’aidaient, de leur main invisible, à toucher leur rêve pour l’éternité.
Angola 0 – Portugal 1 – Lusophonie 3
12 juin 2006
Enfin nous y sommes ! La selecção est entrée dans la danse du ballon rond. L’attente du début de la compétition était insupportable, et pour les joueurs, et pour les dix millions de supporters qui font corps avec leur équipe nationale. Dimanche soir, nous avons assisté à un beau match placé sous le signe de la lusophonie. La langue de Camàµes, qui unit quelque deux cent millions de personnes de par le monde, a investi Cologne. L’émotion a débuté avec l’écoute des deux hymnes nationaux chantés en portugais.
Le nervosisme était aussi présent sur le terrain. Peut-être un peu paralysés par leur première participation à une coupe du monde, les angolais ont failli subir le but le plus rapide de l’histoire du mondial suite à une percée de Pauleta dont le tir croisé a frôlé le poteau gauche. Les Lusitaniens continuaient sur cette lancée et après un raid fulgurant de Luis Figo conclu par un grand pont et une passe en retrait, l’aigle des Açores ouvrait le score et mettait l’équipe grenat sur orbite.
Le résultat final de 1-0 pour le Portugal est loin de résumer la tournure du match. Une bonne rencontre qui aurait pu se terminer par un score fleuve si la réussite avait été du côté lusitanien et si les Angolais ne s’étaient pas montrés aussi vaillants en défense, notamment grâce à leur gardien João Ricardo. A mesure que la partie se déroulait, les Palencas Negras (Antilopes Noires) ont pris confiance et ont posé des problèmes aux Portugais. A 1-0, la deuxième mi-temps a paru interminable et les Angolais se sont montrés menaçants jusqu’à la fin du match, qui est venue avec soulagement.
Le match terminé, les joueurs et les entraîneurs se sont salués amicalement et respectueusement, en portugais. Ils se connaissent pour la plupart, de nombreux joueurs angolais évoluant dans les championnats portugais.
Une rencontre à forte charge émotive qui aurait pu être catastrophique si les hommes sur le terrain n’avaient pas montré qu’ils sont avant tout des sportifs de haut niveau et qu’ils savent répondre présent lors des grandes occasions. Dans les tribunes du stade de Cologne dont la couleur dominante était le rouge, les deux peuples, qui ont tant en commun, ont profité de l’occasion pour définitivement tourner la page des souvenirs douloureux, en faisant la fête et en s’encourageant dans cette langue qui les rapproche.
Les Lusitaniens ont fait le plus dur en gagnant ce premier match du mondial et ont pris une option sur la bonne poursuite du tournoi. Une grande équipé est née : l’Angola.
Luis Figo : le chant du cygne
16 juin 2006
Lors de la première rencontre de la Selecção contre l’Angola, Luis Figo a été élu homme du match. Malgré ses 33 ans, le Lusitanien fait preuve d’une forme physique éblouissante et d’une motivation à toute épreuve. Le dernier survivant de la « génération dorée » championne du monde des moins de 20 ans en 1991, démontre encore une fois que c’est un grand professionnel, que l’équipe du Portugal peut compter sur son charisme et son expérience pour l’emmener le plus loin possible dans cette compétition et, qu’il fait encore partie des meilleurs joueurs de la planète.
Une grande carrière en club
Luàs Filipe Madeira Caeiro Figo dit Luàs Figo, naît le 4 novembre 1972 à Lisbonne. Il commence à jouer dans un petit club de quartier, « Barrocas B », avant de rejoindre « Os Pastilhas ». Adolescent au talent exceptionnel, il rejoint le Sporting Clube de Portugal à l’âge de 11 ans. Carlos Queiroz déclarait à propos du Figo de onze ans : « Déjà à cette époque, Luàs sortait du lot. »
Figo n’a que 16 ans lorsqu’il fait ses débuts dans l’élite portugaise en 1989. Il est ensuite titularisé à 124 reprises, remporte la Coupe du Portugal et devient capitaine juste avant de rejoindre le FC Barcelona en 1995. C’est au Camp Nou que la carrière du « Roi lion » prend véritablement son envol : Figo remporte la Coupe des vainqueurs de coupe européenne en 1996/97 et le championnat espagnol plusieurs années d’affilée. Il disputera en tout 172 rencontres sous les couleurs blaugrana et marquera 30 buts.
En 2000, Luàs Figo rejoint le Real Madrid pour la somme de 65 M EUR, un montant record au niveau mondial à cette époque, provoquant un scandale parmi les supporters du Barça et bien d’autres. Elu ballon d’or cette même année (le deuxième Portugais après Eusebio), Figo démontre sur le terrain que Madrid ne s’est pas trompé en faisant un tel investissement, remportant le championnat et atteignant les demi-finales de la Champions League tout en recevant la récompense de Joueur de l’année de la FIFA. En 2002, il remporte la Ligue des Champions avec l’équipe madrilène.
Deux fois champion d’Espagne avec les « galactiques », le 5 aoà»t 2005 il quitte la liga et signe avec l’Inter de Milan, qui termine troisième du Calcio.
Recordman des sélections avec le Portugal
Luàs Figo est le recordman de sélections avec l’Equipe du Portugal. Pour l’histoire du football et plus particulièrement au Portugal, il restera comme l’un des emblèmes de la « génération dorée » portugaise vainqueur de la coupe du monde des moins de 20 ans en 1991 organisée au Portugal (compétition que le Portugal avait déjà gagnée en 1989).
La même année il fait ses débuts en équipe première contre le Luxembourg. Il joue ensuite au plus haut niveau et participe à l’EURO 96, l’EURO 2000 et la Coupe du Monde de la FIFA 2002. Il décide de faire un pause dans sa carrière internationale à l’âge de 31 ans après la défaite du Portugal face à la Grèce en finale de l’EURO 2004. Il retrouve la sélection en juin 2005 et participe à la deuxième moitié des éliminatoires de la Coupe du Monde 2006, apportant toute son expérience et s’imposant comme le chef charismatique de la Selecção. Figo compte aujourd’hui 121 matches disputés pour 32 buts marqués.
L’un des meilleurs joueurs de football au monde
Sa vision et son sens du jeu, sa ruse et ses dribbles déroutants pour l’adversaire, font qu’il restera pour toujours l’un des meilleurs milieux de sa génération au même titre que David Beckham et Zinédine Zidane. Pour ses co-équipiers, c’est certainement le meilleur joueur portugais de tous les temps, après Eusebio. Figo a une grande personnalité et il est très fort, autant physiquement que psychologiquement.
Un artiste contrarié avec la Selecção
Avec la Selecção, son talent ne l’a pas préservé à diverses reprises du goà»t amer de l’inachevé. L’histoire de ce grand joueur, qui fait partie de la race des seigneurs, aurait pu se terminer comme celle d’un artiste à l’oeuvre inaboutie, qui quitte le devant de la scène sur un revers déchirant en finale de l’Euro portugais. Mais c’était sans compter sur la détermination de ce grand professionnel. Après avoir contribué à la qualification pour ce mondial, Figo compte bien cette fois-ci aller jusqu’au bout de son rêve et boucler la boucle.
L’expression, « le chant du cygne », qui nous vient de la plus haute antiquité grecque, est utilisée pour désigner un discours ou un récital d’adieu. Oui, cette Coupe du monde 2006 en Allemagne sera le chant du cygne de Luis Figo.
Portugal 2 – 0 Iran : le Portugal qualifié pour les huitièmes de finale
18 juin 2006
Un moment historique. Quarante ans après le mondial 1966 en Angleterre, le Portugal se qualifie à nouveau pour les huitièmes de finale d’une coupe du monde. Samedi 17 juin, la Selecção a battu l’Iran 2 buts à 0, assurant ainsi dès son deuxième match de la compétition le passage à la phase suivante. Encore un match piège contre une équipe solide et rude recroquevillée en défense qui s’est soldé par une première mi-temps stressante et sans buts.
Le succès fut long à se dessiner puisqu’il a fallu attendre une frappe venue d’ailleurs de Deco à l’heure de jeu pour voir le tableau d’affichage se débloquer en faveur de la Selecção. Cristiano Ronaldo doublera la mise sur penalty en fin de match. Les Portugais rejoignent donc l’Angleterre, l’Allemagne, l’Equateur, l’Argentine et les Pays-Bas en 8èmes de finale de ce mondial, il leur restera à conforter leur première place de ce groupe D face au Mexique mercredi prochain.
Et maintenant, les choses sérieuses commencent
22 juin 2006
Le Portugal a conservé la première place du groupe D en battant difficilement le Mexique 2 buts à 1. Luiz Felipe Scolari a aligné une équipe privée des 5 avertis (Cristiano Ronaldo, Costinha, Deco, Nuno Valente et Pauleta) afin de garantir leur présence en huitièmes de finale. Les deux buts ont été marqués par Maniche (6e) et Simão Sabrosa (24e) pour l’équipe portugaise, Fonseca (29e) réduisant la marque pour l’équipe mexicaine. Avec cette troisième victoire d’affilée, la Selecção confirme qu’elle possède les qualités d’une grande équipe et qu’elle est capable de maintenir un niveau de jeu élevé tout en faisant tourner son effectif.
Un résultat qui lui permet également de ne pas affronter l’un des supers favoris, l’Argentine, dès le prochain tour. Les Portugais affronteront les Pays-Bas à Nuremberg, pour une revanche de la demi-finale de l’Euro 2004: à Lisbonne, les Néerlandais s’étaient inclinés 2-1. Une équipe qui réussit bien aux Lusitaniens : en 9 rencontres, le Portugal a remporté 5 victoires, concédé 3 nuls et perdu 1 fois.
Revue de la presse portugaise :
« Nous sommes les premiers », proclame en Une le quotidien sportif A Bola. « Les Portugais font le plein: trois rencontres, trois victoires », titre pour sa part Record. « Impossible de les arrêter », renchérit Jornal de Noticias.
Chapeau mexicain sur la tête, large sourire et le poing serré triomphant, le capitaine lusitanien Luis Figo partage la Une des journaux avec le milieu de terrain Maniche et l’attaquant Simao Sabrosa, auteurs des deux buts.
« Après le Mexique, la Hollande », rappellent les quotidiens Publico et Diario de Noticias.
« Le Portugal va devoir presser l’orange une nouvelle fois », écrit en première page Bola en référence au match contre les Pays-Bas lors de l’Euro 2004, remporté 2-1 par l’équipe de Scolari.
« Notre sélection devra donner le meilleur d’elle-même face aux Pays-Bas », écrit Bola rappelant malgré tout, sur un ton fataliste, les difficultés du Portugal à dominer la deuxième partie du match contre le Mexique.
« Cela aurait pu être simple, mais a fini par être compliqué. Trop compliqué. Il y a une culture de la souffrance qui paraît nous empêcher d’être heureux quand nous pouvons l’être », observe le quotidien.
Luiz Felipe Scolari, est entré dans l’histoire de la Coupe du Monde en décrochant une 10e victoire en tant que sélectionneur : sept victoires en 2002 avec la Selecção brésilienne, trois (au moins) en 2006 avec la Selecção portugaise.
Le Portugal en quarts de finale contre l’Angleterre
29 juin 2006
En battant les Pays-Bas par 1 but à 0 dimanche dernier au terme d’un match houleux d’une tension dramatique énorme, le Portugal s’est qualifié pour les quarts de finale de la coupe du monde. De la confrontation contre les Oranje il ne faut retenir que la vaillance, la résistance physique et morale, l’esprit de sacrifice, la solidarité de l’équipe lusitanienne réduite à 10 puis à 9 et le but somptueux de Maniche qui est venu conclure une belle combinaison entre Ronaldo, Deco et Pauleta.
On oublie l’arbitrage désastreux du russe Ivanov, la pluie de cartons jaunes et rouges qui s’est abattue sur chaque action de jeu, l’agression contractuelle contre Cristiano Ronaldo qui avait pour objectif de le neutraliser au plus vite et le mauvais esprit que les Hollandais ont insufflé à cette rencontre dès le début. Ce qui devait être une fête, un match au sommet entre deux belles formations, s’est finalement transformé en cauchemar, et pour les joueurs et pour les supporters affligés par un tel spectacle.
Oui, il faut passer à l’étape suivante et se concentrer sur le match de samedi 17h contre l’Angleterre. Dans cette bataille, nous avons perdu Costinha et Deco, expulsés lors du match. La Selecção devra se priver de ces deux pièces maîtresses et s’adapter comme elle a su le faire depuis le début du mondial, en faisant rentrer Petit et Tiago par exemple.
L’histoire se répète encore et encore. Quarante ans après sa première coupe du monde, le Portugal se qualifie pour les quarts et trouve sur sa route à nouveau l’Angleterre (en demi-finale en 1966). L’une des huit meilleures nations du football, tout comme nous. Une équipe qui possède d’excellents joueurs (Lampard, Beckham, Gerrard), qui n’a pas encore montré son vrai visage dans cette compétition et dont il faudra se méfier.
Il faut rester confiants et croire en nos chances de nous qualifier pour les demi-finales. A ce stade de la compétition, c’est du 50-50. On y retrouve les sept meilleures équipes du moment (Allemagne, Angleterre, Argentine, Brésil, France, Italie, Portugal). Ces dernières années, nous avons écarté l’équipe anglaise d’un grand tournoi à deux reprises (match de poule de l’Euro 2000, quart de finale de l’Euro 2004), et Luiz Felipe Scolari l’a également battu en quart de finale du mondial 2002 avec la Selecção brésilienne. Chaque match est différent mais les statistiques sont là pour montrer que certaines équipes nous réussissent mieux que d’autres.
Eusébio, notre ambassadeur du football portugais, aime à répéter qu’il pressent que notre équipe nationale peut aller très loin dans ce mondial, au moins aussi loin que lui en 1966 (demi-finaliste), plus loin même, jusqu’au bout de notre rêve collectif.
Entre les deux mon coeur balance
3 juillet 2006
Samedi soir, les victoires du Portugal et de la France en quarts de finale du mondial ont donné lieu à des manifestations de joie un peu partout en France. A Paris, à partir de 20H, les Champs Elysées ont été pris d’assaut par les Portugais et les Lusodescendants à grands coups de klaxons, de hurlements « Portugal, Portugal » et de drapeaux portugais, avant que la France ne s’impose face au Brésil et que la plus belle avenue du monde ne soit submergée de supporters français aux couleurs bleu blanc rouge. Sur les images diffusées à la télévision le lendemain, on pouvait voir bien evidemment beaucoup de drapeaux français mais aussi quelques drapeaux portugais qui flottaient côte à côte, comme un avant goà»t de l’ambiance qui règnera mercredi soir à Munich lors de la demi-finale.
Un match qui aura un goà»t tout particulier pour tous les Portugais qui vivent en France, pour tous les couples mixtes franco-portugais ainsi que pour tous les Lusodescendants. Pas facile de prendre parti pour l’une ou l’autre équipe quand on aime les deux, quand on a grandi avec Platini, Cantona, Zidane en même temps que Rui Costa, Figo et Cristiano Ronaldo.
Les Portugais de France vivent un vrai dilemme à l’approche de cette demi-finale fraticide. Mais même si certains hésitent à l’avouer, leur coeur bat cependant plus vite pour le pays de leurs parents et de leurs vacances, tout simplement parce qu’il n’a jamais été sacré en Coupe du monde. A leurs yeux, les Figo, Cristiano Ronaldo, Maniche etc., méritent à leur tour leur « étoile » car le Portugal n’a jamais remporté le Mondial, contrairement à la France.
Une chaîne de télévision française a montré une mère promenant ses deux petits garçons, l’un portant le maillot du Portugal et l’autre celui des « Bleus ». A la question « quel est ton joueur préféré? », le premier répond « Zizou » et le second « Ronaldo » (Cristiano). « On est franco-portugais. Alors, quoi qu’il arrive, avec l’une ou l’autre équipe, on sera en finale », résumait leur mère.
Le Portugal compte 10 millions d’habitants et 3 millions d’expatriés. En 1999, la communauté portugaise de France était évaluée à près de 800.000 personnes, selon les cahiers de l’Urmis (Unité de recherche migrations et sociétés).
Si près des étoiles
10 juillet 2006
Après un parcours remarquable, le Portugal s’incline en demi-finale face à la France et voit son rêve d’étoile remis à plus tard. Il aura suffit d’une penalty sévèrement sifflé pour que les Portugais soient privés de cette finale tant attendue, malgré une excellente prestation technique face à des Français recroquevillés en défense qui ont défendu ce maigre avantage comme des morts de faim. Samedi, le match de consolation opposant le Portugal à l’Allemagne, perdu 1-3, n’avait plus de saveur, les joueurs avaient perdu leur concentration et la motivation n’était plus là .
Le football est impitoyable, cruel et sourit rarement aux petits pays. Les enjeux financiers et économiques générés par un événement comme la coupe du monde font que la balance penche systématiquement du côté du plus fort, notamment à l’aide de l’arbitrage qui est tout sauf équitable, et dont le fait qu’il soit récalcitrant à l’usage de la vidéo et à l’évolution de ses règles se comprend aisément en raison du pouvoir immense qu’à l’homme en noir sur l’issue d’une rencontre.
Quarante ans après le mondial 1966, la Selecção est arrivée pour la deuxième fois en demi-finale (soit 50 % de réussite en 4 participations). Ce n’est pas le fruit du hasard mais l’aboutissement de plusieurs années de travail et une juste récompense pour un pays passionné de football qui a donné naissance à une génération dorée et talentueuse qui est arrivée à maturité.
Le Portugal s’est présenté à ce mondial avec une putain de belle équipe. Une formation constituée d’excellents footballeurs à tous les postes, solide, accrocheuse, talentueuse, solidaire, adaptable, qui a su développer du beau jeu (elle a été qualifiée d’équipe « la plus spectaculaire du mondial ») et être réaliste et efficace.
Il a manqué un peu de chance et de réussite face à la France, et un peu moins de nervosisme aussi, pour que cette équipe de rêve n’accède en finale. Des quatre demi-finalistes, le Portugal avait sans doute l’équipe la plus complète et la plus talentueuse, avec le meilleur fond de jeu et aurait mérité d’avoir son étoile apposée au dessus de la croix du Christ. Cette marque de reconnaissance que seulement 7 pays possèdent (Brésil, Italie, Allemagne, Argentine, Uruguay, France, Angleterre), et qui fait qu’un pays est respecté (et craint) par les autres.
Tant que le Portugal n’aura pas gagné une coupe du monde, il sera toujours considéré comme un petit pays qu’on s’étonne de voir arriver en demi-finale d’une coupe du monde ou en finale d’un Euro, une petite équipe qu’on suspecte de voir jouer dans la cour des grands. S’ils arrivent aussi loin, c’est parce que les Portugais sont des tricheurs, des truqueurs et qu’ils passent leur vie à plonger. Rarement au cours d’un mondial, la presse et les media français et anglais n’auront été aussi cruels et fait preuve de tant de mauvaise foi à l’encontre de notre équipe nationale, et de certains joueurs en particulier, comme Cristiano Ronaldo. Lorque ce jeune joueur de 21 ans subit un véritable attentat lors du match contre la Hollande cela ne chagrine personne, lorsque ce sont des joueurs français ou italiens qui plongent dans la surface et qui obtiennent des penalties c’est normal, lorsque les Portugais plongent c’est de la tricherie. Quand un joueur s’essuie les crampons sur les parties intimes d’un Portugais il n’y a pas de mal, mais lorsque Cristiano Ronaldo réclame un carton pour cette même faute cela devient un crime de lèse majesté. Seule la jalousie, la frustration d’avoir perdu et la mauvaise foi peuvent expliquer l’existence de cette campagne de désinformation à l’encontre du jeune prodige Lusitanien.
Cette mauvaise foi française qui le lendemain du match Portugal-France a préféré s’attarder sur les plongeons des joueurs portugais plutôt que de diffuser un résumé objectif de la rencontre et de reconnaître que l’équipe portugaise avait dominé la France et que cette dernière n’est arrivée en finale que grâce à une décision abusive de l’arbitre. C’est compréhensible, nous sommes en France. Mais que c’est dur à entendre et que c’est blessant pour les un million de Portugais qui vivent dans ce pays, qui portent leur équipe nationale dans leur coeur et qui la voient évoluer avec fierté depuis plusieurs années. L’injustice a des limites et la roue tourne. En finale, la chance a sourit aux Italiens…
Ce n’est pas pour cette fois-ci mais il faut continuer d’y croire car, dans l’univers du football, le Portugal fait partie des astres qui brillent de mille feux, il a lui aussi sa petite étoile qui scintille et qui attend pour se fixer sur son coeur à jamais.
Football, nationalisme, patriotisme et déchirements
11 juillet 2006
Une belle coupe du monde de football vient de s’achever. Vivement la prochaine dans quatre ans en Afrique du Sud. Que d’émotions, que de larmes, que d’instants de bonheur, que de moments de détresse et de déchirement nous venons de vivre tous ensemble. Parallèlement à l’évènement sportif, cette compétition a donné lieu pendant un mois à l’exacerbation de sentiments diffus situés entre le nationalisme et le patriotisme. Dès le début du mondial, et non pas une fois seulement son équipe qualifiée pour les tours suivants, partout en France, la communauté portugaise a brandi fièrement le drapeau national. Dans les gares, dans la rue, on pouvait croiser des supporters portant le maillot du Portugal. Des signes extérieurs de fierté, chose étonnante pour une communauté réputée si discrète.
Que les matchs étaient attendus avec impatience et quel bonheur d’entendre retentir son hymne national aux quatre coins du monde. Dans la lignée de l’Euro 2004 au Portugal, jamais une compétition n’avait donné lieu à de tels moments de pure émotion, jamais les hymnes nationaux n’avaient été aussi bien chantés, avec plein de ferveur et de conviction. Herois do mar nobre povo nação valente imortal Levantai hoje de novo o splendor de Portugal…
Jamais ces paroles n’ont sonné aussi fort et aussi juste dans nos coeurs. Que de frissons nous ont parcouru, que de larmes nous avons versées lorsqu’au début de chaque match joué par la Selecção, la caméra parcourait les visages de nos footballeurs qui chantaient A Portuguesa, et que nous cherchions dans leur regard la force et la certitude d’aller au plus loin.
Inoubliables, tous ces regards noirs et brillants de nos représentants sur le terrain, pleins de volonté et de d’une grande profondeur. Nos héros avaient pour nom Luis Figo, Pauleta, Ricardo, Ricardo Carvalho, Nuno Valente, Miguel, Fernando Meira, Paulo Ferreira, Caneira, Maniche, Costinha, Petit, Tiago, Simão, Nuno Gomes, Hugo Viana, Helder Postiga, Ricardo Costa et Cristiano Ronaldo. Jamais les joueurs portugais n’avaient aussi bien appliqué les paroles contenues dans l’hymne en faisant preuve d’une grande vaillance et en redonnant la splendeur à un pays tout entier.
Etonnant comme le sport peut nous étreindre avec une telle force. Comme si nous avions un besoin intrinsèque d’extérioriser certains sentiments. Comme si le football servait de catalyseur d’émotions et nous obligeait à dévoiler au grand jour le sentiment d’appartenance à un pays, à un peuple. Il paraît qu’il n’existe pas en France de Communauté Portugaise, et que les gens qui se rassemblent sous forme d’associations ne sont pas nombreux et pas représentatifs. Peut-être. De par ma propre expérience de Portugais de France, j’ai été le témoin et l’acteur de manifestations de liesse généralisée à mesure que notre équipe nationale avançait brillamment dans la compétition. Alors, est-ce que c’est du nationalisme ou du patriotisme, je ne sais pas. Heureusement, tous les pays qui ont participé à cette coupe du monde ne sont pas en guerre. Les seules batailles qui existent se livrent sur le terrain. Le football, ce sport si décrié à cause de la manne financière qu’il génère, a au moins cette qualité qui est de faire en sorte que toute la planète tourne autour de cette même passion pour le ballon rond.
Chacun se drape de ses couleurs et le nationalisme s’arrête là . Même s’il y a eu quelques débordements dramatiques, notamment contre la Communauté Portugaise. Par exemple ce couple de supporters qui s’est fait tirer dessus (l’un des deux est décédé) par un malade mental, ou bien ce restaurateur portugais dont des voyous ont saccagé l’établissement après la victoire de la France contre le Portugal. Le comble de la connerie humaine.
Sans être plus ou moins patriote qu’un autre, tout ce que je sais, c’est que pendant un mois j’ai été extrêmement fier d’être Portugais, ou plutôt je l’ai montré plus que d’habitude, par exemple en déployant le drapeau et en portant le maillot rouge grenat les jours de match. Ce dont je suis certain c’est que je suis très fier du parcours de mon équipe nationale, laquelle a montré de par ses prestations grandioses et ses bons résultats qu’elle fait partie des quatre meilleures nations de football au monde, et qu’elle est potentiellement la meilleure équipe et la plus complète du moment.
Le football peut être aussi à l’origine de déchirements. Si la logique l’avait emporté, nous aurions dà» rencontrer nos frères brésiliens en demi-finale. Le départ médiocre de la France a faussé toutes les prédictions et nous a sà»rement privé d’un très grand match car c’est finalement elle que nous avons affronté. Pour le plus grand malheur de tous les couples franco-portugais et pour tous les Portugais qui vivent en France. Que de sentiments partagés et confus, avant le match et après la défaite. Terriblement injuste. Que de moqueries et de sarcasmes subis dans la rue et sur les lieux de travail. Et quel matraquage médiatique contre les Portugais, qualifiés de truqueurs, de provocateurs et de tricheurs. Autant de qualificatifs injustifiés derrière lesquels se cachent des commentateurs incompétents et des consultants de mauvaise foi jaloux du beau jeu, du vrai jeu, et de nos grands joueurs. Les Français, probablement influencés par le média anglais très puissants, se sont trouvé une tête de turc en la personne de Cristiano Ronaldo. C’est cruel et injuste. A mes yeux et de l’avis des vrais connaisseurs du football, ce jeune joueur d’à peine 21 ans fait preuve d’une grande maturité sportive et possède déjà des qualités hors du commun dans tous les compartiments du jeu (vitesse, puissance, créativité, jeu au pied, jeu de la tête, dribbles…). Seule la jalousie peut expliquer cette campagne de désinformation. Et il faudra encore un Euro et une coupe du monde pour que le Portugais démontre qu’il sera un jour le meilleur joueur du monde et qu’il fasse taire à jamais ses insupportables détracteurs.
Cette coupe du monde est terminée et il ne reste plus que quelques images dans nos mémoires endolories. Morceaux choisis :
La fête lusophone lors de la première rencontre entre le Portugal et l’Angola. Lorsque l’Histoire s’écrit sur un terrain de football et non sur le champ de bataille entre deux peuples qui parlent la même langue et qui ont été liés dans le passé par des liens très étroits.
Les larmes de Cristiano Ronaldo les yeux au ciel assis sur le banc de touche après être sorti suite à l’agression par un joueur hollandais dont je ne veux même pas retenir le nom et qui implorait le ciel que la fête ne s’arrête pas en huitièmes de finale.
Le match de titans contre ces mêmes Hollandais, qui confondent football et règlement de comptes, et qui a montré au monde de façon très dramatique que les Portugais ne se laissent pas marcher sur les pieds.
La séance de tirs aux buts face à l’Angleterre pendant laquelle notre gardien Ricardo a montré toute l’étendue de son talent et qui a démontré en arrêtant trois penalties sur cinq que ce n’est pas par hasard que le Portugal est arrivé en demi-finale.
La maîtrise et la qualité du jeu déployées par le Portugal face à la France en demi-finale, malgré la défaite par décision de l’arbitre uruguayen, et l’esprit d’initiative et l’imagination utilisés jusqu’à la dernière seconde du match afin de trouver la combinaison du coffre-fort tricolore.
Quel dommage que le beau football (le football portugais a été plébiscité comme le plus spectaculaire de ce mondial) perde contre le non-football. Un phénomène qui est apparu lors de l’Euro 2004, avec l’équipe grecque, et qui consiste à ne pas jouer et attendre que l’adversaire commette une faute. C’est une négation du football et du jeu, pour ne pas dire de l’anti-jeu, mais c’est terriblement efficace, la preuve en est que les deux finalistes utilisaient cette même façon de déjouer, à tel point que seul le hasard les a départagés.