Si l’hymne national constitue l’extériorisation musicale qui proclame et qui symbolise la Nation, il faut savoir que ce n’est qu’à  partir du XIXème siècle que les pays d’Europe ont entrepris la composition (paroles et musique) d’un hymne qui soit représentatif et qui ait un caractère officiel. Jusqu’alors, le peuple et l’armée ne connaissaient que les chants et les musiques militaires (guerrières) propres à  chaque corps et les chansons relatives à  des événements restés dans la mémoire collective.

Pour le Portugal, c’est à  la fin du XIXè siècle que fut écrite et composée A Portuguesa, « La Portugaise », une marche vibrante, enthousiaste et passionnée, de forte expression patriotique, qui suscite en nous l’affirmation d’un sentiment d’indépendance très fort.

Avec cette composition, Alfredo Keil (musique) et Henrique Lopes de Mendonça (poésie), surent rendre avec sensibilité et exactitude le sentiment patriotique de révolte contre l’ultimatum quit fut imposé par l’Angleterre au Portugal, en des termes arrogants et humiliants.

Cependant, cet hymne, qui fut conçu afin d’unir tous les Portugais autour d’un sentiment commun, de par le fait d’avoir été chanté par les révolutionnaires du 31 Janvier 1891, a été déconsidéré par les monarchistes et interdit pendant les actes officiels et solennels. Ce n’est qu’en 1910, lors de l’implantation de la République, que le Peuple le reprit spontanément dans les rues de Lisbonne. Et c’est ainsi qu’en toute logique, l’assemblée constituante du 19 Juin 1911 proclama « A Portuguesa » comme Hymne National. En 1956, constatant l’existence de nombreuses variantes de l’Hymne tant au niveau de la ligne mélodique que de l’instrumentation, le gouvernement nomma une commission chargée d’étudier la version officielle de « A Portuguesa ». Une proposition fut approuvée par le Conseil des Ministres le 16 Juillet 1957, qui officialisa ainsi la version qui est en vigueur actuellement.

Version complète :

I

Heróis do mar, nobre povo,

Nação valente, imortal

Levantai hoje de novo

O esplendor de Portugal!

Entre as brumas da memória,

Ó Pátria, sente-se a voz

Dos teus egrégios avós

Que há-de guiar-te à vitória!

Às armas, às armas!

Sobre a terra sobre o mar,

Às armas, às armas!

Pela Pátria lutar Contra os canhões marchar, marchar!

 

II

Desfralda a invicta Bandeira,

À luz viva do teu céu!

Brade a Europa à terra inteira:

Portugal não pereceu

Beija o solo teu jucundo

O oceano, a rugir d`amor,

E o teu Braço vencedor

Deu mundos novos ao mundo!n

Às armas, às armas!

Às armas, às armas!

Pela Pátria lutar

Contra os canhões marchar, marchar!

 

III

Saudai o Sol que desponta

Sobre um ridente porvir;

Seja o eco de uma afronta

O sinal de ressurgir.

Raios dessa aurora forte

São como beijos de mãe,

Que nos guardam, nos sustêm,

Contra as injúrias da sorte.

 

Às armas, às armas!

Sobre aterra, sobre o mar,

Às armas, às armas!

Pela Pátria lutar

Contra os canhões marchar, marchar!